Accueil > Blog > COVID : une transparence très relative.

COVID : une transparence très relative.

jeudi 5 mars 2020, par Yves

La crise COVID est d’abord politique. Certains pays riches ont une mauvaise politique, des pays dits "en développement" comme la Chine cherchent à donner une bonne impression. L’essentiel est de sauver ses ressortissants.

COVID : une transparence très relative.

L’auteur ce ces lignes a été ambassadeur ou numéro 2 dans plusieurs pays asiatiques et y garde suffisamment d’amis pour avoir une idée de la manière dont la crise du Codiv 19 y est abordée par les uns et les autres.

Ma première impression est qu’on y trouve en gros le même distinguo qu’entre PVD et PD, certains, à commencer par la Chine populaire (PRC) faisant tout pour donner au reste du monde l’impression qu’elle domine son sujet. Mais à l’inverse, voir un membre du G7 comme l’Italie sombrer comme chacun en est témoin, voir aussi les Etats-Unis où la dissimulation pourrait bien l’emporter sur la transparence, tout cela brouille les pistes.

Et la France ? tout semble montrer que le numéro 1 par le nombre de touristes étrangers accueillis sur son sol a très vite compris la nature politique de la crise du Codiv 19 et l’a traitée comme telle. Ce qui ne l’autorise pas à donner des leçons dont elle, y compris celui qui écrit ici, se garde bien.

Reprenons : d’abord la PRC. Elle atteint aujourd’hui les 3000 morts. Et, pire encore, elle n’a compris l’importance de ce qui lui arrivait que très tard, trop tard, autour du 20 ou 25 janvier. L’auteur de ces lignes rentrait d’un agréable séjour au Japon. Les touristes voisins (de PRC, Hong Kong, Corée et Taiwan) y étaient rares mais on pouvait encore espérer que le nouvel An chinois, le 27/1, allait apporter à l’archipel les touristes dont ses provinces avaient tant besoin.

Ce ne fut pas le cas et pour ajouter à l’humiliation, le ferry « Diamond Princess » a fait la une des JT français plusieurs jours de suite comme exemple de l’absence de management par les autorités nippones de ce qui était déjà bien plus qu’une crise sanitaire. Mais le PM Abe comme son pitoyable ministre de la Santé Kato ont trop longtemps préféré laisser les technocrates se débrouiller avec les fiches qu’ils rédigeaient en hâte pour leurs politiciens…

Pendant ce temps, la PRC, HK, la Corée du Sud, Singapour, Taiwan ont pris, avec retard pour certains mais efficacité les mesures nécessaires pour limiter le nombre de morts sans les cacher.

Les autres Asiatiques ont réagi selon leurs particularités nationales. La Thaïlande, l’Indonésie, les Philippines (Duterte qui se refuse à tirer sur une ambulance quand elle est chinoise) pour ne rien dire de l’Inde (un seul mort pour un pays de 1,4 Md d’habitants, qui y croit ?), le Laos fermé comme d’habitude, le Népal également sourd car occupé par ses disputes internes , la Birmanie où on préfère enfermer dans des camps ceux qui ont osé dire la vérité , la Malaisie avec un PM de 94 ans, combien de PED ont vraiment pris la mesure de ce qui leur est tombé sur la tête ?

Un seul a peut-être franchi le Rubicon de PED à PD qu’il était déjà en train de traverser avant cette crise, le Vietnam qui se permet aujourd’hui de diffuser avec humour, tout en maintenant sa poigne de fer, les conseils d’hygiène élémentaire qui font aujourd’hui la force de l’Hexagone.

Saluons ici l’héroïsme de notre Consul général et son équipe à Wuhan. On est ici bien loin de la diplomatie, art de négocier avec des amis ou adversaires, dont rêvait celui à qui a échu la tâche ingrate mais nécessaire de remplir au mieux des avions.


Mais n’est-ce pas de nos jours sur ce seul critère que se juge l’utilité d’un ministère dit de l’Europe et des affaires étrangères ?