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Les répercussions de la politique commerciale...
dimanche 4 mai 2025, par
Les répercussions de la politique commerciale du Président Trump sur les
pays asiatiques.
The impact of President Trump’s trade policy on Asian countries.
Les répercussions de la politique commerciale du Président Trump sur les
pays asiatiques.
Cet article manque sûrement de précision car M. Trump change très souvent
d’avis, donc de politique. Ou peut-être, comme le pensent de nombreux
experts, n’a-t-il pas de politique.
Toute la planète bruisse de commentaires sur les conséquences de son action,
objet de cet article pour ce qui concerne l’Asie. Mais quelle politique ? Jamais
un seul homme n’a ainsi fait trembler quasiment le monde entier, succès paradoxal de la mondialisation dont il se dit pourtant l’adversaire.
Un « think tank » américain explique le 27 février 2025 que le secrétaire d’Etat Marco Rubio, bon connaisseur du département d’Etat, devra faire face au défi d’une diplomatie que le Président Trump détermine, avec une demi-douzaine d’envoyés spéciaux qui contrôlent le secrétaire d’Etat. Pourra-t-il faire entendre une voix plus raisonnable ? Apparemment non, si on regarde ébahi ce qui s’est passé depuis – et cet article est écrit le 17 avril 2025, précision nécessaire car M.Trump fait souvent le contraire de ce qu’il venait d’annoncer.
Comme chacun sait, le 3 avril, il a décidé que les tarifs douaniers des
États-Unis allaient augmenter d’environ 10 fois selon l’agence Fitch
Ratings, passant de 2,5 % en 2024 à 22 %. Le taux des droits de
douane est aussi élevé qu’en 1910, avant la 1ère guerre mondiale.
Le quotidien Mainichi Shimbun écrit le même jour : « Les hausses
successives des droits de douane de l’administration Trump ont mis en
péril le système mondial de libre-échange. La situation risque de se
transformer en une « guerre commerciale » dans laquelle les mesures
unilatérales des États-Unis sont contrées par des tarifs de rétorsion, mais
un regard rétrospectif sur l’histoire du monde montre également qu’un
protectionnisme excessif ne conduit pas seulement à la division
économique. Réfléchissant au fait que le protectionnisme qui prévalait dans les années 1930 a contribué à la Seconde Guerre mondiale, le GATT (Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce) est entré en vigueur en 1948 dans le but de libéraliser le commerce multilatéral. »
En créant une « zone économique dollar » avec les pays d’Amérique latine et en bloquant effectivement les importations en provenance d’Europe et
d’autres pays, le Président américain a créé par la force un environnement dans lequel seuls les produits à base de riz pouvaient être vendus…
Sur le même registre, le Washington Post a rapporté qu’il s’agissait
d’un « virage brutal vers le protectionnisme que les États-Unis ont
abandonné il y a un siècle ». Face à cela, M. Trump met à jour toutes les
crises qui se produisent ensemble, même s’il n’en est pas l’auteur : géopolitique
et militaire , commerciale, économique, institutionnelle, morale, idéologique...
Certes, les intentions de M Trump peuvent être louables s’il s’agit de
réindustrialiser les Etats-Unis mais ce qui a été fait depuis le 20 janvier, date de
son officialisation comme Président des Etats-Unis, va à l’encontre de cet
objectif.
Prenons l’exemple de la politique suivie au Vietnam telle que la décrit de façon
imagée un ancien résident des Nations-Unies, économiste aujourd’hui retraité,
dans une interview récente. « Les États-Unis ne peuvent pas fabriquer des
chaussures Nike bon marché, d’accord ? Les États-Unis ne peuvent pas
fabriquer des T-shirts bon marché. Les États-Unis ne peuvent pas assembler des
iPhones bon marché. Ce sont les avantages comparatifs du Vietnam par rapport
aux Etats-Unis », soulignant l’illogisme et l’injustice de la hausse à 46% des
droits de douane aussi bien que la parade acceptée à haut niveau pour ramener
à zéro ceux des produits vietnamiens sur le marché américain car le Vietnam
est une économie hors marché (« Non-market economy ») dont les Etats-Unis
eux-mêmes ont accepté cette classification à l’Organisation Mondiale du
Commerce (OMC) qui donne droit de leur infliger des droits antidumping et
des mesures antisubvention en cas d’afflux de marchandises vietnamiennes sur
le marché américain, ce qui ne manquerait pas de se produire si ces
marchandises entraient à droit zéro. « Or le Vietnam n’a pas les moyens
d’acheter les coûteux produits américains comme le gaz naturel liquéfié (GNL).
On n’imagine pas non plus le Vietnam qui s’est historiquement fourni en
armements auprès de l’URSS puis de la Russie acheter un grand nombre
d’avions de chasse américains. De plus, faire entrer les produits agricoles sur le
marché vietnamien à droit zéro serait lui refuser le statut de pays en
développement (PED ) et y éliminer la plupart des petites entreprises »
Le même raisonnement peut s’appliquer à un grand nombre de PED du Sud-Est
asiatique. Citons-les par ordre alphabétique : Birmanie, Cambodge, Indonésie,
Laos, Timor-Leste, Malaisie, Philippines et Thaïlande. En Asie tous
sont également dans cette catégorie, seuls Bruneï, la Corée du Sud, le Japon,
Singapour et Taiwan y échappent, l’Inde constituant un cas à part.
Certes, l’Inde, en dépit des espoirs de M . Modi, n’est pas épargnée par M.
Trump puisqu’elle exporte beaucoup, mais elle reste un PED.
Ses menaces arrivent à un moment difficile pour le pays. L’économie indienne a
fortement rebondi après la chute due à la Covid, mais depuis un an, on
s’inquiète de plus en plus de sa capacité à maintenir la dynamique de croissance
en raison de vents contraires à la fois nationaux et mondiaux
Or comme le souligne l’experte Amaia Sánchez-Cacicedo, lors du récent
Conseil du commerce et des technologies UE-Inde (TTC), l’Union européenne
et l’Inde ont souhaité donner une traduction plus opérationnelle à leur
partenariat stratégique et adopter une vision intégrée reliant commerce,
technologies critiques et défense afin d’encourager les synergies entre ces pans
cruciaux de leur coopération. Celle-ci a depuis pris une importance accrue
pour les deux parties, en cela qu’elles cherchent toutes deux, face à un ordre
mondial de plus en plus imprévisible, à consolider des partenariats diversifiés.
Selon les mots du ministre indien des Affaires étrangères, Subrahmaniam
Jaishankar que connaît l’auteur de ces lignes, prononcés lors de la 10e édition
du Dialogue Raisina à Delhi, le monde entier est aujourd’hui au cœur d’une
“renégociation énorme” dans les rapports de force. La stratégie indo-pacifique
à laquelle se sont ralliés les Etats-Unis y résistera-t-elle ?
Pour en rester à des pays moins puissants, les quelque 75 dont le Président
américain affirme qu’il l’ont appelé pour négocier, la presse a retenu un pays
non asiatique dont le cas est particulièrement spectaculaire, le Lesotho qui
exporte essentiellement des diamants – bon courage aux Etats-Unis pour les
remplacer par une production nationale dit-elle ironiquement !
Plus dramatique, l’ex-résident des Nations Unies précité rappelle « La dernière
fois qu’il y a eu une telle guerre commerciale, c’était il y a 95 ans, lorsque la loi
Smoot-Hawley sur les tarifs douaniers de 1930 a été approuvée par Herbert
Hoover, le président des États-Unis de l’époque, qui a provoqué une
aggravation de la Grande Dépression. Et cela a conduit à une réduction
spectaculaire du commerce mondial. Cela sera très préjudiciable au Viêt Nam,
dont l’économie est très dépendante des échanges commerciaux. »
Réindustrialiser les Etats-Unis par ce moyen-là est également une « illusion »
pour l’économiste américaine Kyla Scanlon : les « Trumponomics »
ressemblent moins à un effort pour forger un avenir différent qu’à un
programme confus et autodestructeur et à la nostalgie d’une époque révolue » -
le 20 ème siècle – d’autres citent le 19 ème siècle auquel se réfère souvent le
président mercantiliste.
Sur un ton à peine moins dramatique, l’ancien gouverneur de la Banque
centrale du Japon et de la Banque asiatique de développement, M. Kuroda,
estime qu’une telle politique ne peut qu’entraîner de l’inflation, des rétorsions,
la « stagflation », l’incertitude économique donc le ralentissement des
investissements alors que les Etats-Unis ont paralysé l’OMC depuis 2019 et
que M. Trump a entrepris de détruire le système international multilatéral, ce
qui ajoute aux incertitudes. Mais d’après le Mainichi Shimbun, M.Trump a
réussi à susciter l’union sacrée ... au Japon, dont le gouvernement a tenté par
son premier ministre et par plusieurs ministres mais en vain d’obtenir un
traitement de faveur. Anticipant une baisse du pouvoir d’achat, opposition et
partis majoritaires sont en train de se mettre d’accord pour une baisse de la taxe
à la consommation pour les aliments et les produits de première nécessité. Il est
vrai que le premier ministre Ishiba a qualifié la politique du président américain
de « catastrophe nationale », ce qui n’a pas amélioré son taux de popularité déjà très bas. 58% des Japonais sondés souhaitent que, comme le Canada et le
Mexique, leur pays se montre plus ferme.
Si on essaie d’analyser une action peu pérenne– on sait comment dans la même
journée et au vu de la chute des marchés d’actions et de Bons du Trésor
américains le président a changé abruptement de politique économique - on se
contentera donc ici de faire le tri entre les pays asiatiques affectés par les
foucades du président américain en matière économique et commerciale, en
laissant de côté les aspects géopolitiques, largement traités dans le numéro
précédent.
Le moins incertain est de s’essayer à la phénoménologie. « La politique de la
France ne se fait pas à la corbeille » avait dit le Président de Gaulle du temps
où il y en avait une ; aujourd’hui les transactions ne s’arrêtent jamais et les
cours vont et viennent à une vitesse sans cesse accrue. Ce que voyant, le
président américain a dû changer de politique pour au moins 3 raisons.
1. Ses amis, à commencer par Elon Musk, ont perdu beaucoup d’argent, ce
dernier au moins 44 % de la fortune qui en faisait l’homme le plus riche du
monde – des manifestations un peu partout dans le monde ont dénoncé un de
ses fleurons, la Tesla.
2. L’Américain moyen, dont M. Trump s’est prétendu l’ami pendant sa
campagne électorale, avait souvent placé en actions sa future retraite et sa
protection sociale dont on sait que les volets fédéraux sont insuffisants, voire nuls ;
3. Le capitalisme, dont il s’est également prétendu le défenseur, n’aime pas
l’incertitude, il a besoin de stabilité pour rentabiliser des investissements
toujours plus coûteux car nécessaires au progrès technique, qu’il s’agisse de
robots ou d’intelligence artificielle ; or ces volte-faces incessantes érodent la
confiance.
C’est en particulier ce que disent aussi bien le prix Nobel américain Paul
Krugman que l’économiste François Meunier dans le « Think tank » français
« la Grande conversation ». Selon celui-ci, M.Trump est certainement habile à
naviguer entre les trois tendances qui composent sa majorité – grands
entrepreneurs, techno-libertariens et populistes (MAGA). Il s’inspire du
Président Mac Kinley (fin du 19 ème siècle), avocat du mercantilisme contre la Chine qui, depuis le début des années 2000, suscite aux États-Unis la
désillusion : elle s’est certes renforcée en devenant le manufacturier du monde, malmenant l’emploi et le tissu industriel de la plupart des pays. Ses capitaux permettent un excédent de la balance des paiements mais ceux qui en bénéficient ne sont pas ceux qui ont perdu leur emploi du fait des délocalisations.
Aussi est-il simple d’en rendre responsable la consommation de fentanyl, drogue à la mode et obsession américaine.
Or au lieu de rassembler ses alliés, M. Trump, blessé, semble prendre un chemin
inverse alors que, selon le même économiste « le jeu – et le rapport de force –
se renversent : disposer du monopole des batteries électriques est pour la Chine
un atout de puissance presqu’autant que la domination de Wall Street sur la
finance mondiale. »
Plutôt que d’augmenter les droits de douane, l’administration Trump pourrait
déprécier le dollar, quitte à tordre le bras du gouverneur de la banque centrale
qui cherche à préserver son indépendance, ou augmenter les impôts pour
réduire le pouvoir d’achat des Américains – on comprend que cela ne soit pas
payant électoralement.
Face à ce manque de lisibilité, concentrons-nous sur les répercussions de la
politique Trump sur le commerce en Asie, en sériant les pays selon leur niveau
de développement et d’exposition aux exportations de biens – car le Président
américain n’évoque pas les services – vers les Etats-Unis, « punissant » les
pays en divisant leur commerce extérieur de marchandises, s’il est déséquilibré,
par leur PIB.
Washington s’attaque aussi à des pays stratégiquement proches ne serait-ce que
parce que leurs armées lui sont très liées voire dépendantes, la Corée du Sud et
le Japon. Celui-ci espérait échapper à la hausse des droits de douane et autres
mesures vexatoires comme les bâtons mis dans les roues de Nippon Steel qui
voulait racheter US Steel mais – il en a l’habitude – Washington lui impose sa
loi.
Tout cela est favorable à la Chine, dont pourtant l’économie ne connaît plus les
taux de croissance du passé mais est prête à la guerre commerciale. Elle se
prépare déjà à remplacer les Etats-Unis par un découplage que ses dirigeants
souhaitent depuis longtemps et la politique économique américaine y
contribue. De plus en plus, en supplément de la puissance économique, elle
maîtrise les technologies. Elle semble se tourner vers l’Europe , comme en
atteste sa récente réception du premier ministre espagnol M.Sanchez, mais les
actes suivront-ils ? Depuis peu, elle a ajouté le refus de vendre des métaux rares à la panoplie de la confrontation.
Les pays comme le Népal voisin ou ceux d’Asie du Sud-Est sont
poussés vers elle car ils ont intérêt au libre-échange et au multilatéralisme, au
contraire de la nouvelle politique américaine. Comme par hasard, Xi Jinping a
réservé aux Vietnam, Malaisie et Cambodge une rare tournée hors de ses
frontières. La revue The Diplomat rappelle que dans le Trans Pacific
Partnership (CPTPP), le Japon a pris la place laissée libre par les Etats-Unis et
que le jeu des rapports entre acteurs asiatiques rend la situation imprévisible.
En exception à cet article sur les droits de douane, le Laos où a vécu l’auteur de
ces lignes et qui constitue un exemple particulièrement choquant de la
destruction entreprise de l’USAID.
Comme l’écrit justement RFI, « Cinquante ans après la guerre du Vietnam, le
Laos continue à déterrer les bombes américaines. On estime que pendant la
guerre du Vietnam, pour couper les voies de ravitaillement des guérillas
communistes au nord du pays, l’aviation américaine a largué plus de 2 millions de tonnes d’explosifs et d’armes chimiques au Laos. Environ 30% de ces engins
n’ont pas explosé. Chaque année, ces bombes tuent ou mutilent. On dénombre
20 000 morts depuis la fin de la guerre, 46 l’an dernier, dont 40% d’enfants.
Depuis 1993, les États-Unis ont investi plus de 390 millions de dollars pour
déminer les sols, mais environ un quart du pays reste contaminé par des restes
d’explosifs, notamment des bombes à sous-munitions. Il faudra encore des
décennies pour en venir à bout. » Il en va de même au Vietnam, de surcroît
défolié à l’agent Orange ce dont beaucoup portent encore les stigmates...
Au Népal certains s’interrogent sur une trop grande dépendance envers les voisins indien et chinois, mais aussi désormais vis-à-vis des Etats-Unis : un programme d’aide de 500 Millions aurait dû être conclu depuis des années mais qu’en sera-t-il désormais ?
+++
The impact of President Trump’s trade policy on Asian countries.
This article is probably not accurate because Mr. Trump changes very often
of opinion, and therefore policy. Or perhaps, as many experts wonder, does he have a policy ?
The whole planet is full of comments about the consequences of his action,
the purpose of this article with regard to Asia. Never a single man has thus made the whole world tremble, paradoxical success of globalization of which he claims to be the opponent.
An American think tank explained on February 27, 2025, that the Secretary of State Marco Rubio, an expert on the State Department, will have to face the challenge of a diplomacy determined by President Trump, with half a dozen special envoys who control the Secretary of State. Will he be able to make a more reasonable voice heard ? Apparently not, if we look back in amazement at what has happened since then—and this article was written on April 17, 2025, a necessary clarification because Mr. Trump often does the opposite of what he had just announced.
As everyone knows, on April 3, he decided that U.S. tariffs would increase by about 10 times, according to Fitch Ratings, from 2.5% in 2024 to 22%. The tariff rate is as high as it was in 1910, before World War I. The Mainichi Shimbun newspaper wrote on the same day : "The Trump administration’s successive tariff increases have jeopardized the global free trade system.
The situation threatens to turn into a "trade war" in which unilateral US measures are countered with retaliatory tariffs, but a look back at world history also shows that excessive protectionism leads not only to economic division. Reflecting on the fact that the protectionism prevailing in the 1930s contributed to World War II, the GATT (General Agreement on Tariffs and Trade) came into effect in 1948 with the aim of liberalizing multilateral trade. By creating a "dollar economic zone" with Latin American countries and effectively blocking imports from Europe and other countries, the US President forcibly created an environment in which only rice products could be sold...
Along the same lines, the Washington Post reported that this was a "sudden shift toward the protectionism the United States abandoned a century ago." In response, Mr. Trump is resetting all the crises occurring together, even if he is not the author : geopolitical and military, commercial, economic, institutional, moral, ideological...
Certainly, Mr. Trump’s intentions may be laudable if the aim is to reindustrialize the United States, but what has been done since January 20, the date of his official inauguration as President of the United States, runs against that target.
Take the example of the policy pursued in Vietnam, as vividly described by a former United Nations resident, now retired economist, in a recent interview. "The United States can’t make cheap Nike shoes, okay ?" The United States can’t make cheap T-shirts. The United States can’t assemble cheap iPhones. These are Vietnam’s comparative advantages over the United States," he said, highlighting the illogicality and injustice of the 46% tariff increase, as well as the high-level countermeasure to zero tariffs on Vietnamese products on the American market, because Vietnam is a non-market economy, a classification the United States itself has accepted at the World Trade Organization (WTO), which gives it the right to impose anti-dumping duties and anti-subsidy measures in the event of an influx of Vietnamese goods into the American market, which would inevitably occur if these goods entered the American market at zero tariffs. "However, Vietnam cannot afford to buy expensive American products such as liquefied natural gas (LNG). Nor can you imagine Vietnam, which has historically sourced its arms from the
the USSR and then Russia, to buy a large number of American fighter aircraft.
What’s more, allowing agricultural products to enter the Vietnamese
Vietnamese market at zero duty would be to deny it the status of a developing country developing country (DC) status and eliminate most of the small businesses there”.
The same reasoning can be applied to a large number of developing countries in South-East Asia.
They are, in alphabetical order : Burma, Cambodia, Indonesia,
Laos, Timor-Leste, Malaysia, Philippines and Thailand. In Asia, most
are also in this category, except for Brunei, South Korea and Japan,
Singapore and Taiwan, with India a special case.
It is true that India, despite Mr Modi’s hopes, has not been spared by the new President.
It exports a lot, but it remains a developing country.
His threats come at a difficult time for the country. The Indian economy has
rebounded strongly from the Covid-related slump, but over the past year there has been growing concerns about its ability to maintain growth momentum
due to both domestic and global headwinds.
As expert Amaia Sánchez-Cacicedo pointed out at the recent
EU-India Trade and Technology Council (TTC), the European Union and India
wished to give more operational expression to their strategic
partnership and adopt an integrated vision linking trade, critical technologies
and defence in order to encourage synergies between these crucial areas
of their cooperation. This has since taken on added importance
for both parties, as they both seek stability, in the face of an increasingly unpredictable world order.
In the words of Indian Foreign Minister Subrahmaniam
Jaishankar, who is known to the author of these lines, speaking at the 10th Raisina Dialogue in Delhi, “the whole world is today in the midst of a
huge renegotiation in the balance of power.” Will the Indo-Pacific strategy
to which the United States has rallied survive ?
To stay with less powerful countries, the 75 or so that the American President claims to have called him to negotiate, the press has singled out one non-Asian country, Lesotho, which exports mainly diamonds -
good luck to the United States in replacing them with domestic production !
On a more dramatic note, the former president of the United Nations, mentioned above, recalls that ‘the last time there was a crisis in the United States,
there was a trade war like this 95 years ago, when the Smoot-Hawley Tariff Act of 1930 was approved by Herbert Hoover which led to a deepening of the Great Depression, a dramatic reduction in world trade.
Re-industrialising the United States in this way is also an ‘illusion’.
For the American economist Kyla Scanlon “ the ‘Trumponomics’
look less like an effort to forge a different future than a confused and self-destructive program and nostalgia for a bygone era” - the
the 20th century - others cite the 19th century to which the mercantilist
president often refers to.
In a slightly less dramatic tone, the former governor of the Central Bank of Japan Bank of Japan and the Asian Development Bank, Mr Kuroda,
believes that such a policy can only lead to inflation, retaliation,
“stagflation”, economic uncertainty and a consequent slowdown in investment
at a time when the United States has paralysed the WTO since 2019 and
Mr Trump has set about destroying the multilateral international system, which
is adding to the uncertainty. But according to the Mainichi Shimbun, Mr Trump has succeed in building consensus… in Japan, whose government has tried through its prime minister and several ministers, but to no avail, to obtain special treatment. Anticipating a fall in purchasing power, the government and the opposition are in the process of agreeing a reduction in consumption tax on food and beverages. It is true that Prime Minister Ishiba has described the US President’s policy as a ‘national disaster’ which did little to improve his already very low popularity rating. 58% of the Japanese polled would like their country to take a firmer stance, as Canada and Mexico have done.
If we try to analyse a policy that is not very sustainable - we know how in the same day and in view of the fall in the US equity and Treasury bond markets
the President abruptly changed his economic policy – let us try to see how
Asian countries have been affected by the President’s economic policy variations, leaving aside the geopolitical aspects, extensively covered in the previous issue.
The least uncertain is to try our hand at phenomenology.
President de Gaulle once said ‘France’s policy is not made on the trading floor”
when there was one ; today the transactions never stop and prices come and go at
ever-increasing speed. Seeing this, the American president had to change his policy for at least 3 reasons.
1. His friends, to begin with Elon Musk, have lost a lot of money.
He lost at least 44% of the fortune that made him the richest man in the
world – global protests have denounced one of his flagships, the Tesla.
2. The average American, whose friend Mr Trump claimed to be during his election campaign, had often invested equities for future retirement and social policy which, as we know, are insufficient, if not non-existent ;
3. Capitalism, whose defender he also claimed to be, does not like uncertainty.
it needs stability in order to make its increasingly costly investments profitable
which is necessary for technical progress, whether in the form of robots or artificial intelligence ; yet these constant flip-flops are eroding confidence.
This is what the American Nobel Prize winner Paul Krugman and the economist François Meunier say in the French ‘think tank’ “la Grande Conversation”
According to the latter, Mr Trump is certainly adept at
navigate between the three tendencies that make up his majority - big business
entrepreneurs, techno-libertarians and populists (MAGA). He takes his inspiration from President Mac Kinley (late 19th century), an advocate of mercantilism against China which, since the early 2000s, has caused disillusionment in the United States.
It is true that China has strengthened its position by becoming the world’s manufacturer, undermining employment and the industrial fabric of most countries. Its capital has generated a balance of payments surplus, but the people who benefit are not those who have lost their jobs as a result of relocation.
So it’s easy to blame the consumption of fentanyl, the fashionable drug and American obsession.
But instead of bringing his allies together, the disappointed Mr Trump seems to be taking the opposite path while, according to the same economist, ‘the game - and the balance of power - are reversed : China’s monopoly on electric batteries is almost as much as Wall Street’s domination of world finance”.
Rather than increasing tariffs, the Trump administration could
depreciate the dollar, even if it means twisting the arm of the governor of the central bank who tries to preserve its independence, or raise taxes - understandably, this would not pay off electorally.
In view of this lack of clarity, let’s focus on the repercussions of the Trump policy, sorting Asian countries according to their level of development
and exposure to exports of goods - since the American president doesn’t take
services into account, ‘punishing’ countries by dividing their foreign
trade in goods, if it is unbalanced, by their GDP.
Washington is also attacking countries that are strategically close to it, at least
because their armies are closely linked or even dependent on it : South Korea and Japan. The latter was hoping to escape the increase in customs duties and other vexatious measures, such as the obstacles put in the way of Nippon Steel’s
to buy US Steel, but - as usual- Washington imposes its ruling.
All this plays in the hands of China, despite the fact that its economy is no longer growing at the rates of the past, but is ready for a trade war. It is
already preparing to replace the United States with a decoupling that its leaders have long wanted, and US economic policy enhances. Increasingly, in addition to economic power, it has mastery of technology. It seems to be turning its attention to Europe as testified the recent visit of the Spanish Prime Minister Sanchez, but will action follow ?
It has recently added the refusal to sell rare metals to the panoply of confrontation.
Countries like neighbouring Nepal and those in South-East Asia are being pushed towards it because they have a vested interest in free trade and multilateralism, in contrast to the new American policy.
As a matter of chance, Xi Jinping has visited Vietnam, Malaysia and Cambodia in a rare tour outside his own borders.
The Diplomat magazine points out that in the Trans Pacific
Partnership (CPTPP), Japan has taken the place vacated by the United States and
that the interplay between Asian players makes the situation unpredictable.
As an exception to this article on customs duties, Laos, where the author of these lines lived, is a particularly shocking example of the USAID’s destruction.
As RFI rightly writes, ‘Fifty years after the Vietnam War,
Laos is still digging up American bombs. It is estimated that during the
Vietnam War, in order to cut off the supply routes of the communist
guerrillas in the north of the country, the US air force dropped more than 2 million tons of explosives and chemical weapons in Laos. Around 30% of these devices failed to explode. Every year, these bombs kill or maim.
20,000 have died since the end of the war, 46 last year, 40% of them children.
Since 1993, the United States has invested more than 390 million dollars to
demining, but around a quarter of the country remains contaminated by explosive remnants, in particular cluster bombs.
It will take decades to get rid of them’. The same applies to Vietnam, which was also defoliated with agent Orange, and many people still bear the scars...
In Nepal, some people are wondering whether the country is too dependent on its Indian and Chinese neighbours, and now also on the United States : a 500 million aid program should have been agreed years ago, but what will become of it ?