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Migrations

jeudi 26 septembre 2024, par Yves

Le phénomène migratoire tient une place croissante dans le débat public

The phenomenon of migration is playing an increasingly important role in public debate

Comme chacun peut le voir, le phénomène migratoire tient une place croissante dans le débat public. Le fantasme l’emporte bien souvent sur un examen rationnel de la réalité. Or la migration a de multiples causes.
La mondialisation est souvent prise pour cible, notamment celle des marchandises ; or c’est aussi elle qui nous permet de manger des aliments cultivés à des milliers de kilomètres ou de conduire des automobiles qui ont traversé les mers. Et parmi ceux et celles qui les fabriquent, une fraction croissante souhaitent ne pas se contenter d’être producteurs mais veulent aussi voir sur place comment on vit en consommant de tels biens exotiques - des mangues et des voitures BYD ou Toyota.
Une autre cause de migration, c’est bien sûr l’écart, et il va croissant, entre riches et pauvres. Comme on le sait, c’est l’indice de Gini qui sert d’instrument de mesure et il est deux fois plus élevé au Népal qu’au Japon. C’est pourquoi quand l’auteur de ces lignes était à Katmandou, une queue interminable de Népalais attendaient de longues heures devant l’ambassade du Japon pour déposer leur dossier. En général, celui-ci reposait sur le désir de faire des études dans l’archipel, donc un niveau acceptable de langue japonaise, ce qui permettait à des dizaines d’établissements scolaires de leur enseigner la langue et la civilisation japonaise (les centaines d’Alliances françaises de par le monde font de même). En réalité, chacun le savait, il s’agit surtout d’y travailler, c’est pourquoi on entend parler népalais dans les restaurants à prix raisonnable de Tôkyô : les cuistots sont bien souvent originaires d’Asie du Sud.
Tout autant observé, le réchauffement du climat en faisant monter le niveau de la mer oblige déjà de plus en plus d’habitants proches des côtes à devenir des réfugiés climatiques, quand ce n’est pas leur île qui disparaît sous les eaux du Pacifique : pour l’instant 8 îles heureusement inhabitées de Micronésie et 5 îles des Salomon. Le pire est devant nous puisqu’on prévoit que 95% des Tuvalu soient submergées d’ici 2100.

S’il concerne le plus souvent les pauvres qui cherchent à immigrer dans les pays riches, le phénomène migratoire est de plus en plus un courant Sud-Sud.

Certes, il exerce sa pression d’abord sur les Etats-Unis et l’Union européenne, pour le plus grand bénéfice des populistes dont les plus extrémistes proposent l’expulsion de tous les étrangers et dont la cible par excellence est la candidate démocrate à l’élection présidentielle américaine à qui son rival reproche d’avoir de multiples origines alors que les Etats-Unis sont eux-mêmes principalement le fruit d’une migration d’abord d’origine religieuse, les pères pélerins repoussant les Amérindiens qui y vivaient de longue date dans des réserves et on retrouverait le même type d’origine dans tous les pays que certains voudraient aujourd’hui fermer.
C’est le cas aussi de l’Asie, traversée de longue date par de grands mouvements de population. On aurait fort à faire à retracer toutes les migrations, pacifiques ou guerrières, dont elle a fait l’objet.
Pour se limiter à quelques pays, on note qu’au Japon, un mouvement s’est produit depuis des siècles d’Est en Ouest avec la mutation du Kansai vers le Kantô et tout au Nord vers Hokkaidô où à partir du XIXème siècle un peuplement a été organisé en partie pour raison stratégique, au point que ses habitants actuels sont originaires de toutes les régions de l’archipel, les Aïnous, occupants précédents, étant rejetés dans la marginalité.
A plusieurs milliers de kilomètres de là, le même phénomène est à l’oeuvre actuellement vers l’extrême sud à Okinawa, plus proche de Taiwan et la Chine populaire que de la capitale. En Chine précisément, depuis 5000 ans, une politique de remplacement par des Hans (ethnie majoritaire) des Tibétains et des Ouighours du Xinjiang s’amplifie et est constamment dénoncée à l’étranger (on exprime rarement son désaccord en République populaire de Chine). Mais la migration concerne aussi à l’intérieur du pays les nombreux travailleurs de régions sous-développées de l’intérieur, où elles doivent en raison du système de permis de résidence ( hukou) laisser leur famille pour aller travailler dans les régions côtières où les salaires sont deux fois plus élevés et où se concentrent la majorité des investissements étrangers.
Un peu plus au Sud, en particulier dans la région du détroit de Malacca (Thaïlande, Malaisie, Indonésie, Singapour) mais aussi dans les autres pays d’Asie du Sud-Est (Vietnam, Birmanie, Philippines, Bruneï, Laos, Cambodge, Timor-Leste) les peuplements divers sont présents de longue date, conférant à cette région une très grande diversité linguistique, culturelle, religieuse, etc.
Peuplement autochtone : les plus connus sont les « Bumiputra » (fils du sol) en Malaisie, qu’une politique d’affirmation nationale privilégie par rapport à la riche minorité chinoise, mais on retrouve cette dichotomie dans tous les Etats de la région.
De fait, le peuplement d’origine chinoise a commencé à se déployer au XVème siècle dans le détroit de Malacca où il a développé la belle civilisation Peranakan.
Cependant, cette région étant devenue prospère, tout particulièrement Singapour dont le PNB par tête est au niveau des pays développés, des pays aujourd’hui en développement font reposer sur le travail des immigrés leur croissance voire leur survie.
Deux pays asiatiques se signalent particulièrement : le Népal (au moins ¼ voire 1/3 de son PNB) et les Philippines, officiellement 9%.
C’est parmi eux que se recrutent, la plupart du temps à travers des agences dont toutes ne sont pas honnêtes, les travailleurs qui construisent les immeubles et autres investissements (stades, lignes de métro, etc) des pays prospères : Singapour, Malaisie, pays du Golfe. Certains de ces ouvriers ne reviennent pas : arrêts cardiaques dûs à une chaleur excessive pour ceux qui étaient venus de pays moins torrides, femmes qui ont accepté des placements domestiques et sont vendues comme travailleuses du sexe.
On s’est récemment aperçu que des Thaïlandais et des Népalais (10 officiellement) étaient morts parcequ’ils travaillaient dans un kibboutz massacré par Hamas le 7 octobre dernier. Pourtant, travailler en Israël comme soignant est actuellement tellement populaire qu’il a fallu une loterie pour sélectionner parmi les candidat(e)s les 2200 postes attribués. Les heureux lauréats commencent à y partir.
Aujourd’hui encore, certains, dont des Népalais, meurent en faisant la guerre en Ukraine sans aucune formation militaire mais attirés par des salaires mirobolants – au point qu’ils rapportent plus à leurs familles en se faisant tuer qu’en travaillant dans leur pays jusqu’à l’âge de la retraite…
Alors, ne nous voilons pas la face, tous les pays développés subissent peu ou prou le vieillissement démographique et c’est pourquoi le flux d’immigrés pour occuper des emplois salissants ou à risque n’est pas près de se tarir. L’auteur de ces lignes se souvient d’avoir employé à Katmandou comme chauffeur un jeune père de famille qui était allé à Dubaï une première fois, était revenu parce que les conditions d’emploi y étaient dures puis reparti parce qu’au pays, il n’avait toujours pas trouvé de travail.
Comme l’écrit un de nos fidèles lecteurs, Pierre Buhler, ancien ambassadeur et diplomate (voir le lien ci-après 2023-06 Démographie et flux migratoires, La France en déni et au défi - Questions Internationales.pdf - Google Drive) « la dégradation rapide du ratio entre inactifs et actifs fait peser sur les épaules de ces derniers une charge qui ne cesse de s’alourdir. Sauf à se résigner à un appauvrissement de la nation, il n’y a pas d’alternative à un allongement de la vie active ni à l’acceptation d’une immigration économique jeune, diversifiée et qualifiée, seul ressort de croissance. » Citant des chiffres incontestables des Nations Unies, il souligne que « le taux de fécondité, qui est le déterminant de cette natalité, place la France, avec 1,64 enfant par femme, en tête d’un continent européen en proie à la dénatalité mais avec une baisse rapide. Compris entre 1,2 et 1,4 dans l’Europe du Sud, entre 1,4 et 1,5 en Europe de l’Est, ce taux demeure très en deçà du seuil de remplacement des générations, qui est de 2,1 et est – partout dans le monde développé, du reste – sur une pente descendante. Il s’ensuit une natalité faible qui, conjuguée à une mortalité élevée, se révèle être la cause d’un déficit démographique que l’immigration ne parvient pas à combler : il était de l’ordre de 2 millions en 2021 pour l’Europe de l’Est et de 600000 pour l’Europe du Sud ».
On voit bien actuellement le premier ministre britannique aller chercher à Rome la recette d’un équilibre entre une politique visant à diminuer le nombre d’immigrants mais accordant les 450 000 permis de travail dont a besoin le patronat transalpin pour faire fonctionner son économie – pourtant, il n’y a pas si longtemps le même pays émigrait en masse vers la terre promise américaine…
Un autre analyste soulignait récemment dans un grand quotidien du soir sous le titre « Un monde de vieux » : « Alors que le début de la génération du baby-boom atteint ses 80 ans, les pays développés dans leur ensemble sont touchés par un vieillissement historique, accéléré par la récente chute de la natalité. Le choc budgétaire – retraites, santé… – sera majeur. ».
Pour revenir à l’Asie : « Le Japon est le pays le plus vieux au monde, presque 30 % de sa population a plus de 65 ans. L’Italie – deuxième sur le podium – va atteindre le même niveau au milieu des années 2030, l’Allemagne la décennie suivante, et l’ensemble des pays développés y seront au cours de la décennie 2060, selon les projections des Nations unies. » Le même article indiquait que parmi les 10 pays qui vieillissent le plus rapidemnt figurent 6 pays asiatiques (Malaisie, Philippines, Corée du Sud, Indonésie, Singapour) .
Aucun pays riche ne peut y échapper : la Corée du Sud qui, naguère, faisait beaucoup d’enfants, a désormais un taux de fécondité de 0,7. « A ce rythme, la population coréenne va chuter des deux tiers d’ici à la fin du siècle, souligne un économiste de HSBC. On parle d’un problème démographique dont pas grand monde n’a encore pris la mesure » si ce n’est, selon cet article, « le président coréen, Yoon Suk Yeol, (qui) a annoncé en mai une « urgence nationale ». Semaines de travail trop longues, fortes disparités salariales hommes-femmes qui découragent toute velléité de partir en congé maternité, logements hors de prix, mais aussi mariages en forte baisse… Les explications du phénomène sont nombreuses, mais la soudaine chute des naissances a pris tout le monde par surprise. »
Le phénomène gagne de nombreux pays émergents, qui deviennent vieux avant d’être riches. En Thaïlande, la population en âge de travailler (16-64 ans) recule depuis une décennie. En Chine, elle stagne, et la fin de la politique de l’enfant unique en 2016 n’a guère eu d’impact sur la natalité : avec 9 millions de naissances et 11,1 millions de décès, sa population a reculé en 2023 pour la deuxième année d’affilée. Les autorités de Pékin commencent à envisager de repousser l’âge de la retraite, actuellement à 50 ans pour les femmes et 60 ans pour les hommes. Face à la pénurie de main-d’œuvre, même les pays autrefois peu ouverts changent d’approche. « En 1985, quand je suis arrivé au Japon, 300 000 non-Japonais habitaient dans le pays, rappelle M. Koll (étranger habitant depuis lors l’archipel). Aujourd’hui, c’est 3,2 millions. »
Pour conclure, la migration est un phénomène global, qui ne concerne pas que l’Asie mais où l’Asie tient une place prépondérante, et auquel il est illusoire de chercher une « solution » facile. On voit bien – et cet article n’a retenu que quelques exemples – que les gouvernements hésitent sur les politiques à mener, certains Etats inquiets du phénomène migratoire changeant très rapidement de politique.

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As everyone can see, the phenomenon of migration is playing an increasingly important role in public debate. Fantasy often prevails over a rational examination of reality. Yet migration has many causes.
Globalisation is often targeted, particularly the globalisation of goods, but it is also globalisation that allows us to eat food grown thousands of kilometres away or to drive cars that have crossed the seas. And a growing number of the people who make these products want to do more than just produce them ; they also want to see for themselves how people live when they consume such exotic goods - mangoes and BYD or Toyota cars.

Another cause of migration is, of course, the growing gap between rich and poor. As we know, the Gini index is used to measure this, and it is twice as high in Nepal as in Japan. This is why, when the author of these lines was in Kathmandu, an interminable queue of Nepalese waited for long hours outside the Japanese Embassy to submit their application. In general, it was based on the desire to study in Japan, and therefore to master an acceptable level of Japanese language, which enabled dozens of schools to teach it to them as well as civilisation (the hundreds of Alliances françaises around the world do the same). In reality, as everyone knew, it’s all about working there, which is why you hear Nepalese spoken in reasonably priced restaurants in Tokyo : the cooks are very often from South Asia.

Just as worryingly, global warming is already forcing more and more people living close to the coast to become climate refugees because of raising sea levels, or their islands are disappearing beneath the waters of the Pacific : currently 8 fortunately uninhabited islands in Micronesia and 5 islands in the Solomon Islands. The worst is yet to come, as it is predicted that 95% of Tuvalu will be submerged by 2100.

Although it most often concerns poor people seeking to immigrate to rich countries, migration is increasingly a South-South phenomenon.

Admittedly, it exerts its pressure primarily on the United States and the European Union, to the great benefit of populists, the most extreme of whom are proposing the expulsion of all foreigners, and whose prime target is the Democratic candidate in the American presidential election, who is accused by her rival of having multiple origins, whereas the United States itself is mainly the result of migration of primarily religious origin, The pilgrim fathers repelled the Amerindians who had long been living there on reserves, and the same type of origin can be found in all the countries that some people would now like to close.

The same is true of Asia, which has long been crossed by major population movements. We would be hard-pressed to retrace all the migrations, whether peaceful or warlike, that have taken place.
In Japan, for example, there has been a movement over centuries from West to East, from Kansai to Kantô and to the north (Hokkaidô) where, from the 19th century onwards, a settlement was organised, partly for strategic reasons, to the extent that its current inhabitants come from all regions of the archipelago, with the Ainu, the previous occupants, being relegated to the margins.
Several thousand kilometres away, the same phenomenon is currently at work towards the far south in Okinawa, closer to Taiwan and China than to the capital.

In China itself, for the last 5,000 years, a policy of replacing Tibetans and Uighurs from Xinjiang with Hans (the majority ethnic group) has been gaining momentum and is constantly being denounced abroad (people rarely express their disagreement in the People’s Republic of China). But inland, migration also concerns the many workers from underdeveloped regions in the interior, where, because of the system of residence permit (hukou), they have to leave their families to go and work in the coastal regions, where salaries are twice as high and the majority of foreign investment is concentrated.
Further South, particularly in the region around the Strait of Malacca (Thailand, Malaysia, Indonesia and Singapore), but also in the other countries of South-East Asia (Vietnam, Burma, the Philippines, Brunei, Laos, Cambodia and Timor-Leste), diverse populations have long been present, giving this region a great deal of linguistic, cultural and religious diversity.

Indigenous population : the best known are the ‘Bumiputra’ (sons of the soil) in Malaysia, whom a policy of national affirmation favours over the rich Chinese minority, but this dichotomy can be found in all the states of the region.
In fact, Chinese settlers began to spread to the Straits of Malacca in the 15th century, where they developed the beautiful Peranakan civilisation.
However, as the region has become prosperous, particularly Singapore whose per capita GNP is on a par with that of developed countries, countries that are now developing are relying on immigrant labour for their growth and even their survival.
Two Asian countries in particular stand out : Nepal (at least ¼ or even 1/3 of its GNP) and the Philippines (officially 9%).
It is from among them that the workers who construct the buildings and other investments (stadiums, metro lines, etc.) of the prosperous countries of Singapore, Malaysia and the Gulf States are recruited, mostly through agencies, not all of which are honest. Some of these workers don’t come back : heart attacks due to excessive heat for those who had come from less torrid countries, women who have accepted domestic placements and are sold as sex workers.

It was recently discovered that Thai and Nepalese people (10 officially) had died because they were working on a kibbutz massacred by Hamas on 7 October. However, working in Israel as a caregiver is currently so popular that a lottery was held to select the 2,200 posts allocated from among the applicants. The lucky winners are starting to leave.
Even today, some of them, including Nepalese, are dying fighting in Ukraine without any military training but attracted by the huge salaries - to the point where they earn more for their families by being killed than by working in their own country until they reach retirement age...
So let’s face it, all developed countries are experiencing demographic ageing to a greater or lesser extent, which is why the flow of immigrants to fill dirty or risky jobs is not about to dry up. The author of these lines remembers employing as a driver in Kathmandu a young father who went to Dubai once, came back because the employment conditions there were tough and then left again because he still hadn’t found a job back home.

As one of our loyal readers, Pierre Buhler, a former ambassador and diplomat, writes - see the link 2023-06 Démographie et flux migratoires, La France en déni et au défi - Questions Internationales.pdf - Google Drive

‘the rapid deterioration in the ratio between the economically inactive and the economically active places an ever-increasing burden on the shoulders of the latter. Short of resigning ourselves to the impoverishment of the nation, there is no alternative to extending working life or accepting young, diversified and skilled economic immigration, the only springboard for growth’. Citing indisputable figures from the United Nations, he points out that ‘the fertility rate, which is the determining factor in this birth rate, puts France, at 1.64 children per woman, at the top of a European continent plagued by low birth rates, but with a rapid decline. At between 1.2 and 1.4 in Southern Europe, and between 1.4 and 1.5 in Eastern Europe, this rate remains well below the generation replacement threshold of 2.1, and is - throughout the developed world, incidentally - on a downward slope. The result is a low birth rate which, combined with a high mortality rate, is proving to be the cause of a demographic deficit that immigration is unable to make up : in 2021 there will be around 2 million immigrants in Eastern Europe and 600,000 in Southern Europe’.

The British Prime Minister was recently in Rome looking for a way to strike a balance between a policy aimed at reducing the number of immigrants but granting the 450,000 work permits that Italian employers need to keep their economy going - despite the fact that not so long ago the same country was emigrating en masse to the American promised land...
Another analyst recently wrote in a leading evening daily under the headline ‘A world of old people’ : ‘As the beginning of the baby-boom generation reaches its 80th birthday, the developed countries as a whole are affected by a historic ageing process, accelerated by the recent fall in the birth rate. The budgetary shock - pensions, healthcare, etc. - will be major’.
Returning to Asia : ‘Japan is the oldest country in the world, with almost 30% of its population aged over 65. Italy - second on the podium - will reach the same level by the mid-2030s, Germany the following decade, and all the developed countries will be there by the 2060s, according to United Nations projections’. The same article pointed out that 6 other Asian countries (Malaysia, Philippines, South Korea, Indonesia and Singapore) are among the 10 countries ageing the fastest.

No rich country can escape it : South Korea, which used to have many children, now has a fertility rate of 0.7. At this rate, the Korean population will fall by two-thirds by the end of the century,’ points out an HSBC economist. We’re talking about a demographic problem that not many people have realised yet‘, except, according to this article, “the Korean president, Yoon Suk Yeol, (who) announced a ”national emergency’ in May’. Working weeks that are too long, huge disparities between men’s and women’s pay that discourage any desire to take maternity leave, unaffordable housing, but also a sharp fall in marriages... There are many explanations for the phenomenon, but the sudden drop in births has taken everyone by surprise.’

The phenomenon is spreading to many emerging countries, where people are becoming old before they are rich. In Thailand, the population of working age (16-64) has been falling for a decade. In China, it is stagnating, and the end of the one-child policy in 2016 has had little impact on the birth rate : with 9 million births and 11.1 million deaths, its population fell in 2023 for the second year running. The Beijing authorities are beginning to consider raising the retirement age, currently 50 for women and 60 for men.
Faced with a shortage of labour, even countries that were previously reluctant to open up are changing their approach. In 1985, when I arrived in Japan, there were 300,000 non-Japanese living in the country,’ recalls Mr Koll (a foreigner who has since lived in the archipelago). Today there are 3.2 million.

In conclusion, migration is a global phenomenon, which does not only concern Asia but in which Asia plays a predominant role, and to which it is illusory to look for an easy ‘solution’. It is clear - and this article has only selected a few examples - that governments are wavering on the policies to be pursued, with some States worried about the migration phenomenon changing their policies very quickly.


Voir en ligne : https://www.gavroche-thailande.com/