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Elections au Japon/Elections in Japan

lundi 7 octobre 2024, par Yves

Encore un article sur le Japon ? Another article on Japan ?

Oui, des élections, même si en Occident on regarde ailleurs, elles viennent d’avoir lieu dans la 3ème puissance économique du monde. L’auteur de ces lignes, qui y va de temps en temps, écrivait le 20 décembre 2023 : « Il (le précédent premier ministre, M. Kishida) avait décidé, au moment où nous quittions l’archipel, de purger son parti, le PLD (Parti Libéral-Démocrate), de tous ses membres de haut niveau qui étaient soupçonnés de corruption ou de conflits d’intérêt – vaste programme » et concluait : « Voyons si les prochaines élections générales (au plus tard janvier 2025) portent au pouvoir un autre Japon, plus ouvert aux influences étrangères que sa majorité conservatrice ».
Eh bien le programme de M. Kishida a échoué, la situation au sein du PLD a choqué beaucoup depuis un an jusqu’à ce que le Premier ministre, dont la popularité était gravement atteinte, annonce qu’il ne se représentait pas à la Présidence du PLD car il assumait la responsabilité de ce qu’avaient commis les factions. Quant à la conclusion, il reste l’espoir…
Il aura quand même été relativement durable, ses 3 ans le mettant à cet égard au-dessus de la moyenne qui est de 2 ans – mais les Japonais sont-ils sensibles à la continuité de la politique menée ?
Comme partout, ce qui importe le plus, c’est l’économie, la démographie, les catastrophes naturelles nombreuses dans ce pays, etc. Changer de premier ministre n’est sans doute pas l’enjeu le plus essentiel.
D’autant que le peuple n’est que spectateur. Le système électoral est tel qu’un million de membres du parti, moins de 1% de la population japonaise, ainsi que 368 parlementaires ont voté. Parmi les 9 prétendants, 3 seulement sont restés candidats au 1er tour, dont sont sortis et se sont affrontés au 2ème tour M. Ishiba – nom tellement peu fréquent que certains « experts » se trompent - Shigeru, devenu le 102ème premier ministre du Japon le 1er octobre, à sa 5ème tentative depuis 2008 (il avait alors recueilli 154 voix et l’a enfin emporté avec 215 suffrages), et Mme Takaichi Sanae qu’une de mes lectrices japonaises dit 100 fois pire que Marine Le Pen … Eh bien Mme Takaichi a failli gagner car au 1er tour de scrutin, elle faisait jeu égal avec M. Ishiba ; au 2ème tour c’est lui qui l’a emporté, le Japon attendra encore pour avoir une première ministre – ce qui n’est jamais arrivé.
Au fait, pourquoi évoquer les élections au pluriel ? Pour tous les observateurs, l’élection à la tête du PLD entraîne automatiquement élection comme Premier ministre. Il y a pourtant une opposition dirigée par le Parti Démocrate Constitutionnel dont le Président, M. Noda Yoshihiko, ancien Premier ministre, 67 ans comme M. Ishiba, a été élu le 23 septembre.
Ceci dit, le nouveau Premier ministre, qui n’a gardé que deux ministres du précédent gouvernement et a dû essuyer le refus de Mme Takaichi de faire partie de l’équipe, va-t-il régler les problèmes du Japon ?
Ils sont bien connus et certains sont communs à de nombreux pays. Distinguons, pour essayer d’être clairs, les questions intérieures et la diplomatie.
Sur le plan intérieur, le premier sujet est de sortir le PLD de l’argent dissimulé que favorisaient ses factions. Le nouveau Président est censé y mettre fin, les 6 factions principales ont en principe été abolies mais chacun sait que la politique coûte cher dans ce pays comme dans d’autres, il faut donc réguler les mouvements financiers.
L’assassinat d’Abe Shinzo par un ennemi de la secte Moon qui lui en voulait d’avoir ruiné sa famille par la séduction qu’il exerçait sur sa mère a révélé l’influence que cette secte richissme exerçait sur bon nombre de dirigeants du PLD, si ce n’est Abe lui-même.
Et puis la dette du Japon ne cesse d’augmenter et atteint actuellement 250% du PIB. Certes, elle est détenue à 90% par des Japonais ce qui facilite son service mais l’assouplissement quantitatif (Quantitative easing, QE) risque d’atteindre ses limites, surtout si la Banque du Japon n’était plus « une filiale » du gouvernement comme le disait Abe Shinzo.
Voilà que le nouveau Premer ministre, conscient de son importance, rend une brève visite au Gouverneur de la Banque centrale, M. Ueda Kazuo et dit aux jounalistes à la sortie qu’elle devra bien un jour ou l’autre augmenter les taux d’intérêt : panique sur les marchés, forte baisse du yen qui a fini depuis par remonter mais M. Ishiba, une fois de plus, a fait une déclaration malencontreuse ou mal comprise.
Il faut dire que les fluctuations boursières sont de plus en plus erratiques. Pendant longtemps, quand le taux d’intérêt montait, le cours des actions baissait et vice-versa ; aujourd’hui, ce n’est plus le cas et l’avenir est toujours moins prévisible, même avec une économie plutôt en bonne santé.
Il est vrai que M. Ishiba n’est pas économiste, c’est Tanaka Kakuei, naguère condamné pour corruption au profit de Lockheed, qui a été son mentor et qui partageait avec lui la volonté de promouvoir les provinces reculées du « Japon de l’envers » - il est originaire de Tottori ce qui contribue à sa popularité de même que sa passion des trains et des Ramen – rien de sophistiqué donc et cela, mis en scène bien sûr, est censé créer de la proximité avec le simple citoyen.
D’autre part, son plus haut titre de gloire a été Directeur de l’Agence de défense ; il lui en est resté une réputation de « faucon » et cela aussi plaît à beaucoup dans un Japon où le nationalisme se porte bien.
Pourtant, l’économie nippone est en fait de plus en plus tributaire de l’extérieur - et c’est là où l’économie réjoint la géopolitique - conformément aux habitudes de l’économie américaine mais de plus en plus de celle de la Chine qui, selon Citigroup, croît à un rythme annuel de 4,7% - elle qui a connu couramment des taux supérieurs à 10% par an – or c’est maintenant son plus gros client.
Si on y ajoute une relation structurellement mauvaise, les entreprises nippones s’efforcent de longue date de pratiquer le « China plus one » : diversifier production et investissement pour moins dépendre de l’Empire du Milieu. C’est ainsi que les pays d’Asie du Sud-Est (ASE) constituent naturellement le point d’appui de cette politique : Thaïlande, Indonésie et Malaisie accueillent déjà usines et investissements partant de l’archipel, mais en moindre quantité qu’avant la Covid et à la 4ème place derrière Etats-Unis, Chine et Union européenne, non sans grincements de dents, certains experts déplorant que l’APD japonaise construise surtout des routes alors que les pays d’ASE souhaiteraient des emplois d’un plus haut niveau. (Webinar récent du CSIS de Singapour).
Dans une économie de plus en plus extravertie (mondialisation), on assiste avec surprise à des faillites d’entreprises séculaires qui n’ont pas su s’adapter à l’irruption de la concurrence ou qui se sont rendues coupables de graves défauts, comme le fabicant d’ « airbags »automobiles Takata qui affecte de nombreuses marques de par le monde ; alors qu’à l’inverse Toyota reste le 1er producteur mondial d’automobiles. Elle implante déjà ses usines un peu partout, y compris en France où elle s’agrandit et crée des emplois comme en ASE. Mais au Japon, s’appuyant sur le soutien financier de l’Etat, elle investit avec Sony dans la construction d’usines de puces électroniques pour alimenter ses véhicules. Tout en continuant à produire dans l’archipel notamment des véhicules électriques en coopération avec BYD, entreprise chinoise leader sur le marché mondial…

Encore à la charnière de l’économie et de la géopolitique, les premières réunions internationales du Premier ministre Ishiba seront consacrées à l’ASEAN du 9 au 11 octobre au Laos, à l’APEC les 15 et 16 octobre au Pérou et au G20 les 18 et 19 novembre au Brésil.
Comme on sait, ces réunions s’accompagnent de bilatérales, autant d’occasions de défendre discrètement les intérêts japonais dans tel ou tel pays. Cela vient après la proposition qu’il a avancée lors de la campagne électorale d’une « OTAN asiatique » dans laquelle le Japon aurait une part de responsabilités, accueillie fraîchement à Washingon où on n’aime pas partager le pouvoir, surtout avec un vaincu de la 2ème guerrre mondiale.
N’en doutons pas, et quel que soit l’élu du 5 novembre, le Président américain aura à cœur de maintenir le Japon dans une alliance de sécurité toujours plus étroite avec pour cible la Chine. C’est à cela en particulier que sert la Quad, alliance informelle dirigée contre la Chine entre les Etats-Unis, l’Australie, l’Inde et le Japon – concept lancé en 2007 par Abe Shinzo quand il en était le Premier ministre.
Mais c’est surtout une croissance des dépenses militaires, alors que le Japon paie déjà une partie du coût des forces américaines qui y sont basées qui retient l’attention. Le nouveau Premier ministre y est d’autant plus favorable qu’à la tête de l’Agence de défense, il a montré sa proximité avec le groupe de pression correspondant, qui n’est pas composé que de militaires mais aussi des industries de défense.
Les Japonais se demandent comment une telle augmentation peut être financée alors qu’à tous les problèmes économiques et budgétaires déjà évoqués il faut ajouter :
  L’avenir des pensions de retraite compromis dans un des pays les plus âgés du monde : la population régresse depuis 2010 et le taux de fécondité est maintenant de 1,2 enfants par femme. Or la situation des femmes reste très défavorable. Il n’y a que 2 femmes sur 20 ministres, encore moins que dans le précédent gouvernement et de manière générale, le statut de la femme reste nettement moins bon que dans d’autres pays développés, on manque de crèches, de jardins d’enfants etc. Beaucoup choisissent de ne pas avoir d’enfant. Pas étonnant que dans ces conditions, les campagnes se vident et la population se concentre sur quelques grandes villes à forte densité, à commencer par la conurbation tokyoïte de 35 millions d’habitants, plus du quart du pays…
  Faute de main d’œuvre, la population immigrée, bien que beaucoup moins nombreuse que dans des pays comparables augmente inéluctablement, ce qui provoque des réactions d’inquiétude et de rejet dans une partie de la population bien connues.
  Enfin, contraint d’importer encore plus d’énergie depuis la catastrophe nucléaire de Fukushima (11 mars 2011), le Japon est confronté à une hausse de son prix qui fait de l’électricité l’une des plus chères parmi les pays industrialisés .
Les élections générales ont lieu le 27 octobre : seront-elles l’occasion pour l’électorat d’exprimer son mécontentement ?

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Yes, elections have just been held in the world’s 3rd largest economy, even if people in the West are looking the other way. The author of these lines, who goes there from time to time, wrote on 20 December 2023 : ‘He [the previous Prime Minister, Mr. Kishida) had decided, just as we were leaving the archipelago, to purge his party, the LDP (Liberal Democratic Party), of all its high-level members who were suspected of corruption or conflicts of interest - a vast programme’ and concluded : “Let’s see if the next general elections (in January 2025 at the latest) bring to power a different Japan, more open to foreign influences than its conservative majority”.
Well, Mr Kishida’s programme failed, and the situation within the LDP shocked many during one year until the Prime Minister, whose popularity had been plummeting announced that he was not standing again for the Presidency of the LDP because he accepted responsibility for what the factions had done. As for the conclusion, hope still remains...
He will still have been relatively long-lasting, his 3 years putting him above the average of 2 years at this office but are the Japanese sensitive to the continuity of the policies pursued ?
As everywhere, what matters most is the economy, demographics, the many natural disasters in this country, etc. Changing the Prime Minister is probably not the main issue.
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All the more so as the people are merely spectators. The electoral system is such that one million party members, less than 1% of the Japanese population, and 368 members of parliament voted. Of the 9 contenders, only 3 remained candidates in the 1st round, of whom Mr Ishiba emerged and faced off in the 2nd round. Mr Ishiba - a name so uncommon that some ‘experts’ are mistaken - Shigeru, who became Japan’s 102nd Prime Minister on 1 October, in his 5th attempt since 2008 (when he received only 154 votes and finally won with 215), and Ms Takaichi Sanae, whom one of my Japanese readers says is 100 times worse than Marine Le Pen... Well, Ms Takaichi almost won, because in the 1st round of voting she was on a par with Mr Ishiba. In the 2nd round he won, so Japan will have to wait again for a female prime minister - which has never happened.
By the way, why refer to elections in the plural ? For all observers, election as leader of the LDP automatically entails election as Prime Minister. However, there is an opposition led by the Constitutional Democratic Party, whose President, Mr Noda Yoshihiko, a former Prime Minister, 67 years old like Mr Ishiba, was elected on 23 September.
That said, will the new Prime Minister, who kept only two ministers from the previous government and had to face the refusal of Mrs Takaichi to be part of the team, solve Japan’s problems ?
They are well known and some are common to many countries. In the interests of clarity, let’s distinguish between domestic issues and diplomacy.
On the domestic front, the first issue is to get the LDP away from the hidden money that its factions favoured. The new President is supposed to put an end to this, and the 6 main factions have in principle been abolished, but everyone knows that politics is expensive in this country as in others, so financial movements need to be regulated.
The assassination of Abe Shinzo by an enemy of the Moon sect, who was angry at him for having ruined his family by seducing his mother, revealed the influence that this wealthy sect exerted over many LDP leaders, if not Abe himself.
And Japan’s debt continues to grow, currently standing at 250% of GDP. Admittedly, 90% of the debt is held by Japanese citizens, which makes it easier to service, but quantitative easing (QE) is in danger of reaching its limits, especially if the Bank of Japan were no longer ‘a subsidiary’ of the government, as Abe Shinzo used to say.
The new Prime Minister, aware of his importance, paid a brief visit to the Governor of the Central Bank, Mr Ueda Kazuo, and told the journalists on his way out that sooner or later the Bank would have to raise interest rates : panic on the markets, a sharp fall in the yen, which has since recovered, but Mr Ishiba has once again made an unfortunate or misunderstood statement.
It has to be said that stock market fluctuations are increasingly erratic. For a long time, when interest rates rose, share prices fell and vice versa ; today, this is no longer the case and the future is less predictable, even with a relatively healthy economy.
Admittedly Mr Ishiba is not an economist ; it was Tanaka Kakuei, who was once convicted of corruption for Lockheed, who was his mentor and who shared with him the desire to promote the remote provinces of « Backwards Japan » - he is originally from Tottori, which contributes to his popularity, as does his passion for trains and ramen - so there is nothing sophisticated about this which, displayed in the mass media of course, is supposed to create proximity with the ordinary citizen.
On the other hand, his highest title was Director of the Defence Agency ; this has left him with a reputation as a ‘hawk’, which also appeals to many in a Japan where nationalism is alive and well.

However, the Japanese economy is in fact increasingly dependent on the outside world - and this is where economics meets geopolitics - in line with the habits of the American economy, but more and more so on that of China, which, according to Citigroup, is growing at an annual rate of 4.7% - it used to grow at rates of over 10% a year - and is now its biggest customer.
If we add to this a structurally bad relationship, Japanese companies have long been trying to practise ‘China plus one’ : diversifying production and investment so as to be less dependent on the Middle Kingdom. The countries of Southeast Asia (SEA) are the natural focus for this policy : Thailand, Indonesia and Malaysia are already receiving factories and investment from the archipelago, albeit in smaller quantities than before Covid and in 4th place behind the United States, China and the European Union, not without cries of sorrow with some experts deploring the fact that Japanese ODA is mainly used to build roads, whereas the countries of SEA would like to see higher-level jobs (recent webinar from CSIS in Singapore).
In an increasingly outward oriented economy (globalisation), we surprisingly see the bankruptcies of age-old companies that have not been able to adapt to the onslaught of competition or that have been guilty of serious faults, such as the car airbag manufacturer Takata, which is affecting many brands around the world ; while, on the other hand, Toyota remains the world’s leading car producer. It is already setting up factories just about everywhere, including in France, where it is expanding and creating jobs, as it is doing in ASE. But in Japan, backed by financial support from the government, it is investing with Sony in the construction of electronic chip factories to power its vehicles. At the same time, it continues to produce electric vehicles in the archipelago, in cooperation with BYD, the leading Chinese company on the world market...
At the crossroads of economics and geopolitics, Prime Minister Ishiba’s first international meetings will be devoted to ASEAN from 9 to 11 October in Laos, APEC on 15 and 16 October in Peru and the G20 on 18 and 19 November in Brazil.

As is well known, these meetings are accompanied by bilateral meetings, which provide opportunities to discreetly defend Japanese interests in a given country. This comes on the heels of the proposal he put forward during the election campaign for an ‘Asian NATO’ in which Japan would have a share of the responsibilities, which received a cool reception in Washingon, where people don’t like sharing power, especially with a loser of the 2nd World War.
There is no doubt about it, and whoever is elected on 5 November, the American President will be keen to keep Japan in an ever-closer security alliance with China as its target. This is particularly the purpose of the Quad, the informal alliance against China between the United States, Australia, India and Japan - a concept launched in 2007 by Abe Shinzo when he was Prime Minister.
But it is above all the growth in military spending, at a time when Japan is already paying part of the cost of the American forces based there, that is attracting attention. The new Prime Minister is all the more in favour of this as, as head of the Defence Agency, he has shown his closeness to the corresponding lobby group, which is made up not only of military personnel but also of the defence industry.
The Japanese are wondering how such an increase can be financed when, in addition to all the economic and budgetary problems already mentioned, there are the following :
 The future of retirement pensions is in jeopardy in one of the oldest countries in the world : the population has been shrinking since 2010 and the fertility rate is now 1.2 children per woman. Yet the situation of women remains very unfavourable. There are only 2 women ministers out of 20, even fewer than in the previous government, and generally speaking, the status of women remains much worse than in other developed countries, with a lack of crèches, kindergartens, etc. Many choose not to have children. It’s hardly surprising, then, that the countryside is hollowing out and the population is concentrating on a few large, densely populated cities, starting with the Tokyo conurbation with its 35 million inhabitants, more than a quarter of the country...
 In the absence of a labour force, the immigrant population, although much smaller than in comparable countries, is inevitably increasing, provoking well-known reactions of anxiety and rejection among a section of the population.
 Finally, forced to import even more energy since the Fukushima nuclear disaster (11 March 2011), Japan is facing a rise in its electricity prices, making it one of the most expensive among industrialised countries.

The general election takes place on 27 October : will it be an opportunity for the electorate to express its discontent ?


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