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Laos

mercredi 1er novembre 2023, par Yves

Un colloque pour commémorer 70 ans de relations diplomatiques Laos-France
A workshop to commemorate 70 years diplomatic relationships Laos-France

Témoignage d’un ambassadeur de France au Laos (2012-2015)
Préambule : 1/ Les souvenirs s’estompent, rafraîchis par les Facebook des collaborateurs de la Résidence, par les amis laotiens ou vietnamiens qui vont au Laos, ou par les Facebook d’ambassadrices qui m’ont succédé. Les médias parlent peu du Laos. L’ambassadrice actuelle fait son métier et je n’évoquerai pas les relations diplomatiques actuelles, c’est à elle de le faire.
2/ C’est le Conseiller économique de l’ambassade qui m’a en premier convié à ce colloque et je l’en remercie ; j’ai donc mis autant que possible l’accent sur la dimension économique que j’ai toujours trouvé primordiale, mais j’apporterai mon témoignage sur les différentes dimensions de ces 3 années pendant lesquelles j’ai été ambassadeur de septembre 2012 à août 2015.
3/ Ceci étant, ma parole est libre et pourra être mal perçue, malgré l’amitié que j’ai pour les Laotiens.

Introduction
Le passé colonial mais aussi post-colonial n’a pas toujours été amical : suspension des relations diplomatiques de 1978 à 1981, reprises par le Président Mitterrand car il voulait être présent dans l’espace de la francophonie.
2012 : visite « historique » le 5 novembre 2012 d’un Président français, la première depuis l’indépendance car il a fallu faire coïncider la carte de nos implantations diplomatiques avec celle de la francophonie.
Liée à l’ASEM (dialogue Asia Europe), cette visite a suscité un débat à l’Elysée sur l’opportunité de faire un aussi long voyage dans un pays où le respect des droits de l’homme faisait débat. Le Président Chirac, un de ses créateurs, ne se posait pas la question : il voyageait beaucoup.
Pourquoi la visite a-t-elle finalement eu lieu ?
Le président Hollande avait une diplomatie asiatique qu’on a peu vue depuis et qui était due notamment à un conseiller diplomatique connaissant parfaitement le chinois. Malheureusement, à sa mort d’un cancer, on est revenu à une conception plus classique de la diplomatie.

Je suis arrivé début septembre et aux côtés des autorités laotiennes, j’ai accueilli le Président.
Il a fait un voyage éclair : dans le week-end, Liban, Arabie Saoudite et Vientiane où il est arrivé au petit matin et dont il est reparti le soir. Il a également tenu avec le Président Choummaly une rencontre bilatérale « historique ».
Lui parti, plus aucune visite d’un Président ou d’un ministre pendant mon séjour, sauf une ministre qui disait des bêtises et qui, à partir du 1er remaniement, n’a plus fait partie d’un seul gouvernement.

I Après cette visite, le présent a intégré le passé
En économie j’ai fréquenté régulièrement les dirigeants français d’entreprises, notamment les Conseillers du commerce extérieur de la France(CCEF).
La plus grande entreprise à gestion française est Nam Theung II qui contribue à ce que notre pays soit le 1er investisseur occcidental et le 5ème étranger.
Nous avons dû, avec l’entreprise et les autorités laotiennes, faire face à plusieurs sortes de difficultés :
 les voisins en aval sont inquiets que les barrages les privent d’eau et autres ressources ;
 l’électricité est vendue principalement à la Thaïlande, avec le risque d’en être dépendant ;

 des ONG et les Etats-Unis critiquent les déplacements de population entrâinés par les lacs de barrage.
Or le Laos a voulu être « la pile électrique de l’ASE » et ce barrage le lui a permis, c’est son développement qui est en jeu.

D’autres entreprises doivent être mentionnées car elles ont résisté à l’usure du temps.

La Banque Franco-Lao, filiale de la BRED, une des principales banques du Laos, s’est depuis étendue au Cambodge.
L’assurance Allianz, à l’origine française mais devenue luxembourgeoise.
Agroforex qui a été créée en forêt par un Français courageux pour produire le benjoin, substance résineuse aromatique qui entre dans la composition des parfums mondialement célèbres de Grasse.
Annam du groupe Apple Tree basé à Ho Chi Minh Ville est implantée dans 4 secteurs majeurs :
L’importation de produits alimentaires de marque ;
Les ressources humaines, avec l’ouverture récente d’une agence de recrutement, Lao Jobs ;
• Le tourisme, par le biais de l’agence de voyages Exotissimo, le Kamu Lodge et la Villa Maly à Luang Prabang.
• La culture, avec une prise de capital minoritaire dans la librairie Monument Books .

Paradice, qui produit d’excellentes glaces, créée en 1999.
Un nombre significatif de restaurateurs français comme laotiens.
En 2014 s’est implantée Essilor à Savannakhet. Grâce à un investissement initial de 14 mil-lions de dollars, l’usine a été créée sur un site de 60 000 m2 dans une zone industrielle. Elle bénéficie de synergies avec le site de production d’Essilor à Bangkok (Thaïlande), référence industrielle pour la production de verres en polycarbonate depuis 2000, où ont été formées les équipes du Laos.
Le Directeur Général Délégué du groupe m’expliquait, lors de l’inauguration, qu’implanter une usine de verres de lunettes en Asie avait d’autant plus de sens que beaucoup de consomma-teurs n’en avaient pas encore, alors que beaucoup de langues asiatiques nécessitent une excel-lente vue.
Malgré leur importance, les CCEF ont eu du mal à subsister car la cotisation est la même pour les grands groupes et les petites entreprises, ce qui explique que certains aient cessé de payer leurs cotisations et que les pays où les entreprises françaises sont plus nombreuses aient beaucoup plus de CCEF. La réunion des CCEF se tenait cependant régulièrement, malgré le petit nombre de participants.
Autres instruments de promotion : la Chambre de commerce française s’était fondue dans la chambre européenne, l’ECCIL opérationnelle depuis 2011, dominée par les Allemands, ce qui ne m’a pas empêché avec mes collaborateurs de l’ambassade d’y aller souvent car c’était un instrument indispensable.
Les relations franco-laotiennes sont anciennes et l’ambassade devait chercher à les intégrer dans sa stratégie d’influence.
Par ex M.Yves Dauge a fait vivre le jumelage établi quand il était Maire entre Chinon et Luang-Prabang et grâce à lui, j’ai fréquemment été reçu par M.Somsavad Lengsavad, vice Premier ministre et ancien Ministre des affaires étrangères, originaire de Luang Prabang. Je l’ai entendu appeler avec vigueur le Préfet quand celui-ci avait pris une décision défavorable à l’environnement de cette ville magnifique.
Une nombreuse communauté française : 2000 personnes officiellement, dont beaucoup d’origine lao, pas toujours considérés comme des Français comme les autres et j’ai eu à cœur de faire progresser leur rôle, ce qui a été fort important dans l’extension du Lycée Josué Hoffet (cf chapitre II).
La francophonie a joué un rôle. L’organisation internationale de la francophonie (OIF) est présente mais son siège est à Paris et son budget fourni principalement par la France ; le Laos n’en perçoit qu’une petite partie, les pays Sahéliens étant privilégiés.
La francophonie m’a cependant permis d’accueillir Bertrand Delanoé car le Maire de Paris est le leader naturel des congrès de Maires francophones.
Ceci posé, il faut reconnaître que le français est surtout lié à une génération, actuellement encore au pouvoir mais pour combien de temps ?
Plus durables, la science et le patrimoine :
  La science : la présence prévue à ce colloque de Mme Vanina Bouté et M. Yves Goudineau témoigne de la connaissance du Laos par l’Ecole française d’extrême-orient (EFEO) fondée en 1898.
L’une et l’autre ont écrit plusieurs livres : Mme Vanina Bouté : « Sociétés et pouvoirs » avec Mme Vatthana Pholsena, M.Yves Goudineau « Recherches nouvelles sur le Laos » remis au Président Hollande et à moi-même le 5 novembre 2012.
La science, c’est aussi le laboratoire de l’Institut Pasteur, de haute classe, inauguré en ma présence par le Président Hollande le même jour.

 Le patrimoine a également toujours tenu une place majeure dans la présence française au Laos. J’ai ainsi eu la chance d’inaugurer la porte du Vat Phu fin 2012. Situé dans la province de Champassak, à 670 km au Sud de Vientiane, le temple du Vat Phou, qui signifie « temple de la montagne » est un vestige de l’époque pré-Angkorienne et Angkorienne.
Inscrit au Patrimoine Mondial de l’UNESCO depuis 2001 il s’étend sur près de 390 km2. Construit au pied d’une montagne, le Vat Phu est un ensemble hindouiste d’architecture khmère, dont il constitue une source majeure de connaissances.

Et grâce à un concours de circonsances, j’ai visité le cénotaphe d’Alexandre Henri Mouhot né le 15 mai 1826 et mort à Luang Prabang , le 10 novembre 1861, un des explorateurs pionniers en Indochine.
Enfin, au présent, la Résidence de France a été le cadre de nombreuses activités. Elle était la résidence du gouverneur du temps de la colonie, son statut est resté indécis après l’indépendance, c’est pourquoi elle n’a pas été vendue au temps où le gouvernement français vendait tout ce qu’il pouvait.
Il faut souligner l’importance du rôle qu’y a joué l’épouse de l’ambassadeur. Sans elle, le fonctionnment de la Résidence n’aurait pas été le même.
Trois exemples parmi tant d’autres :
 l’honneur d’organiser le déjeuner du Président Hollande (il était loin le temps où le Président faisait voyager son cuisinier) qui nous a fait prendre conscience que dans ce pays, malgré les difficultés pratiques, la Résidence devait être irréprochable pour jouer au mieux son rôle de réception ;
 la célébration de la galette des Rois qui réunissait tout ce que Vientiane pouvait compter de pâtissiers français et laotiens ;
 l’ organisation d’une « fashion week » devant 300 invités.
Loin de se complaire dans le passé, nous avons cherché aussi à…

II Préparer l’avenir
1 Le rôle de l’Agence Française de Développement (AFD)
L’AFD centre ses aides sur un petit nombre de secteurs de concentration ; au Laos, elle a contribué aux actions en faveur du patrimoine, mais désormais consacre ses crédits au développement de l’agriculture.
L’ambassadeur assure donc la co-vice-présidence du groupe de travail de la « Round Table Meeting » (RTM), organisme permettant aux partenaires de l’aide au développement de se rencontrer, sur l’agriculture. Cela a permis de suivre les progrès entrepris dans la culture du café par des agriculteurs indépendants sur la chaîne des Boloven, avec une commercialisation mondaile – jusque dans mon supermarché.
Malheureusement, malgré beaucoup d’efforts, proches parfois de la conspiration et qui se sont étendus au siège parisien, il n’a pas été possible d’assurer dans le groupe de l’éducation la même présence, il est resté à l’Australie, ce qui bien entendu n’est pas favorable à la francophonie, une occasion a été manquée.

2 Mon principal dossier, une véritable obsession, a été l’extension du terrain du Lycée Josué Hoffet.
Ce lycée, le meilleur du Laos après l’indépendance et qui accueille une majorité d’élèves d’origine laotienne, était à l’étroit. Plusieurs de mes prédécesseurs avaient en vain cherché un terrain susceptible de permettre la construction du bâtiment supplémentaire rendu nécessaire par la croissance démographique.
La corruption avait également joué son rôle.
Ce sont des amis de la France, grâce à leur influence au plus haut niveau de l’Etat laotien, qui ont réussi à obtenir le nécessaire permis de construire. Il a été édifié après ma mission et cela a été la plus grande réussite de mon séjour. Sans trahir de secret, un concours de circonstances a permis ce résultat…

3 Une communauté française installée, des agences consulaires que j’ai créées à Luang Prabang et à Paksé pour s’en occuper.
Car le Laos n’est pas que Vientiane : je me suis rendu à Luang Prabang, Paksé, Phongsali, Luang Namtha, Savannakhet, les Boloven, les grottes de Tham Kong Lor, mais je n’ai pas eu le temps d’aller à Attapeu. Ce pays est très divers et chaque région a ses caractères propres, souvent son langage différent de celui de la capitale.

4 Les « rendez-vous de Vientiane » : initiative conjointe avec des entreprises à Vientiane et en France, l’idée était de mieux faire connaître le Laos. Sur un montage difficile, nous avons reçu le soutien des autorité laotiennes et avons organisé plusieurs événements, dont un dîner avec 300 personnes à la Résidence.
Le défilé de mode organisé dans ce cadre s’est prolongé en une fashion week organisée tous les ans dans un hôtel en ville, nous avons même mon épouse et moi fait partie du jury. Je n’étais déjà plus ambassadeur au Laos quand j’ai rendu visite à ESMOD, connue et présente internationalement. Le hasard m’a permis de rencontrer un de ses directeurs, japonais, qui a rapidement fait en sorte qu’un jeune homme, Billy venu de Savannaket, y soit formé. Il est aujourd’hui designer professionnel.

5 L’avenir, c’est aussi un restaurant créé après mon départ par mon ex-intendant : « Suzette ».

Conclusion :
Tout n’a pas été un succès pendant mon séjour et mon pire souvenir est
1/ la disparition de Sombath Somphone. Je n’ai pas eu le temps de le connaître mais l’ai vu car il prononça le discours d’ouverture de l’AEPF, complément de l’ASEM. Le « People to people forum » avait lieu à l’Institut français. Je ne reviens pas sur les circonstances de son enlèvement le 15 décembre 2012 et de sa dispartition. Il faut souhaiter au peuple laotien un avenir plus démocratique qui passe par une meilleure association à son sort et aux investisseurs une plus grande sécurité juridique.

2/ le chemin de fer Vientiane-Kunming déjoue également mes prévisions. Comme beaucoup d’autres, je pensais qu’il ne se ferait pas à cause des prouesses techniques nécessaires et de l’endettement qu’il engendre, mais il a été construit, le train fonctionne et contribue au désenclavement du Laos. Je souhaite seulement qu’il ne renforce pas le poids de la Chine.

3/ Enfin, le Laos rencontre aussi des problèmes généraux qui y sont plus graves car c’est un Pays Moins Avancé (PMA), catégorie internationale dont il voulait sortir mais il a dû en repousser la date.
En effet, la Covid, ce n’est pas fini, la pandémie on l’a vu dans ce colloque est présente aussi en France et elle frappe un pays où le système de santé est encore perfectible, d’autres infections peuvent survenir.
Enfin, comme la Terre entière, il faut affronter le changement climatique : au Laos, c’est le réchauffement et surtout la raréfaction de l’eau qui sont perçus. Certes, le bord du Mékong est moins exposé mais qu’en est-il dans d’autres provinces ?


Testimony of a French ambassador to Laos (2012-2015)
Foreword : 1/ Memories fade, refreshed by the Facebook of Residence staff, by Laotian or Vietnamese friends who go to Laos, or by the Facebook of lady ambassadors who have succeeded me. There is little media coverage of Laos. The current ambassador is doing her job and I won’t talk about current diplomatic relations, that’s for her to do.

2/ It was the Embassy’s Economic Counsellor who first invited me to this symposium and I would like to thank him for that. I have therefore focused as much as possible on the economic dimension, which I have always found to be of paramount importance, but I will give my account of the different dimensions of the 3 years during which I was ambassador from September 2012 to August 2015.

3/ Having said that, my words are free and could be negatively perceived, despite the friendship I have for the Laotians.

Introduction
France’s colonial and post-colonial past has not always been friendly : diplomatic relations were suspended from 1978 to 1981, but resumed by President Mitterrand because he wanted to have a presence in the French-speaking world.
2012 : "historic" visit by a French President on 5 November 2012, the first since independence, as the map of our diplomatic establishments had to coincide with that of the French-speaking world.
Linked to ASEM (Asia-Europe dialogue), the visit sparked a debate at the Elysée Palace about the opportunity of making such a long trip to a country where respect for human rights was a matter of debate. President Chirac, one of its creators, did not wonder : he travelled a lot.
Why did the visit finally take place ?
President Hollande had an Asian diplomacy that we haven’t seen much of since, thanks in particular to a diplomatic adviser with a perfect knowledge of Chinese. Unfortunately, when he died of cancer, we reverted to a more traditional approach to diplomacy.
I arrived at the beginning of September and, alongside the Laotian authorities, I welcomed the President.
He made a whirlwind trip : over the weekend, Lebanon, Saudi Arabia and Vientiane, where he arrived in the early hours of the morning and left in the evening. He also held a "historic" bilateral meeting with President Choummaly.
With him gone, there were no more visits from a President or a minister during my stay, except for one minister who was talking nonsense and who, since the 1st reshuffle, has not been part of a single government.

I After this visit, the present integrated the past
In economics, I regularly met with French business leaders, in particular the French Foreign Trade Advisors (CCEF).
The largest French-run company is Nam Theung II, which contributes to our country being the 1st largest Western investor and the 5th largest foreign investor.
Together with the company and the Laotian authorities, we have had to deal with a number of difficulties :
 downstream neighbours are worried that the dams will deprive them of water and other resources ;
 electricity is sold mainly to Thailand, with the risk of becoming dependent on it ;

 NGOs and the United States are critical of the population displacements caused by the dam lakes.
However, Laos wanted to be "the battery of South-East Asia” and this dam has enabled it to do so, so its development is at stake.

Other companies should be mentioned because they have stood the test of time.
Banque Franco-Lao, a subsidiary of BRED, one of the leading banks in Laos, has since expanded into Cambodia.

Allianz insurance, originally French but now based in Luxembourg.

Agroforex was created in the forest by a courageous Frenchman to produce benjoin, an aromatic resinous substance used in the world-famous perfumes of Grasse.

Annam, part of the Apple Tree group based in Ho Chi Minh City, operates in 4 major sectors :
Import of branded food products ;
Human resources, with the recent opening of a recruitment agency, Lao Jobs ;
 Tourism, through the Exotissimo travel agency, Kamu Lodge and Villa Maly in Luang Prabang.
 Culture, with a minority stake in the Monument Books bookshop.
Paradice, which produces excellent ice creams, created in 1999.

A significant number of French and Laotian restaurateurs.

Essilor set up in Savannakhet in 2014. With an initial investment of $14 million, the plant was created on a 60,000 m2 site in an industrial zone. It benefits from synergies with Essilor’s production site in Bangkok (Thailand), an industry benchmark for the production of polycarbonate lenses since 2000, where the teams in Laos were trained.
At the inauguration, the group’s Managing Director explained to me that setting up a spectacle lens factory in Asia made all the more sense as many consumers did not yet have one, while many Asian languages require excellent eyesight.

Despite their importance, the CCEF have found it difficult to survive because the membership fee is the same for large groups and small companies, which explains why some have stopped paying their dues and why countries where there are more French companies have many more CCEFs. The CCEF meeting was nevertheless held regularly, despite the small number of participants.

Other promotional tools : the French Chamber of Commerce was merged with the European Chamber of Commerce and Industry (ECCIL), which has been operational since 2011 and is dominated by the Germans, but that didn’t stop me and my colleagues from the Embassy from going there often because it was an indispensable tool.

Franco-Laotian relations go back a long way and the Embassy had to try to integrate them into its influence strategy.
For example, Mr Yves Dauge kept alive the twinning established when he was Mayor between Chinon and Luang-Prabang and, thanks to him, I was frequently received by Mr Somsavad Lengsavad, Deputy Prime Minister and former Minister of Foreign Affairs, originally from Luang Prabang. I heard him vigorously call the Governor when the latter had taken a decision unfavourable to the environment of this magnificent town.

A large French community : 2,000 people officially, many of them of Lao origin, not always considered to be French like the others, and I was keen to promote their role, which was very important in the extension of the Josué Hoffet High School (see Chapter II).

The “Francophonie” has played a role. The “Organisation internationale de la francophonie” (OIF) is present, but its headquarters are in Paris and its budget is mainly provided by France ; Laos only receives a small part of this, as the Sahelian countries are privileged.

However, the French-speaking world has allowed me to welcome Bertrand Delanoé, because the Mayor of Paris is the natural leader of the congresses of French-speaking Mayors.

Having said that, we have to recognise that French is mostly linked to a generation that is still in power, but for how long ?
More sustainable, science and heritage :

 Science : the presence at this symposium of Vanina Bouté and Yves Goudineau bears witness to the knowledge of Laos by the Ecole française d’extrême-orient (EFEO), founded in 1898.
Both have written several books : Vanina Bouté : "Sociétés et pouvoirs" with Vatthana Pholsena, and Yves Goudineau : "Recherches nouvelles sur le Laos", submitted to President Hollande and myself on 5 November 2012.
Science also means the Institut Pasteur’s top-class laboratory, inaugurated in my presence by President Hollande on the same day.
 Heritage has also always played a major role in the French presence in Laos. At the end of 2012, I was lucky enough to visit the gateway to Vat Phu. Located in Champassak province, 670 km south of Vientiane, the temple of Vat Phou, which means "temple of the mountain", is a vestige of the pre-Angkorian and Angkorian era.
Listed as a UNESCO World Heritage Site since 2001, it covers an area of almost 390 km2. Built at the foot of a mountain, Vat Phu is a Hindu complex of Khmer architecture, of which it is a major source of knowledge.

And thanks to a combination of circumstances, I was able to visit the cenotaph of Alexandre Henri Mouhot, one of the pioneering explorers of Indochina, who was born on 15 May 1826 and died in Luang Prabang on 10 November 1861.

Finally, on a daily basis, the Résidence de France has been the setting for many activities. It was the governor’s residence during colonial times, and its status remained unclear after independence, which is why it was not sold at a time when the French government was selling everything it could.
The importance of the role played by the ambassador’s wife must be emphasised. Without her, the Residence would not have functioned in the same way.
Three examples among many :
 the honour of organising President Hollande’s lunch (long gone were the days when the President had his chef travel all over the world), which made us realise that in this country, despite the practical difficulties, the Residence had to be beyond reproach to fulfil its role as a reception venue ;
 the celebration of the galette des Rois, which brought together all the French and Laotian pastry chefs in Vientiane ;

 the organisation of a fashion week for 300 guests.
Far from indulge in the past, we also sought to...

II Look to the the future
1 The role of the Agence Française de Développement (AFD)
The AFD focuses its aid on a small number of concentrated sectors ; in Laos, it has contributed to actions in favour of heritage, but now devotes its credits to the development of agriculture.
The ambassador is therefore co-vice-chair of the Round Table Meeting (RTM), working group on agriculture, a body that enables development aid partners to meet. This made it possible to follow the progress made in coffee growing by independent farmers on the Boloven chain, with worldwide marketing - right up to my supermarket.
Unfortunately, despite a great deal of effort, sometimes bordering on conspiracy, which extended to the Paris headquarters, it was not possible to ensure the same presence in the education group, which remained in Australia, which of course is not favourable to the French-speaking world.
2 My main project, a real obsession, was the extension of the grounds of the Lycée Josué Hoffet.
This school, the best in post-independence Laos and attended by a majority of students of Laotian origin, was cramped. Several of my predecessors had searched in vain for a plot of land on which to build the additional building made necessary by population growth.
Corruption had also played its part.
It was friends of France, thanks to their influence at the highest level of the Laotian state, who managed to obtain the necessary building permit. It was built after my mission, and that was the greatest success of my stay. Without betraying any secrets, a combination of circumstances made this possible...

3 An established French community, consular agencies that I set up in Luang Prabang and Pakse to look after them.
Because Laos is not just Vientiane : I visited Luang Prabang, Pakse, Phongsali, Luang Namtha, Savannakhet, the Boloven, the caves of Tham Kong Lor, but I didn’t have time to go to Attapeu. This is a very diverse country and each region has its own character and often its own language, different from that of the capital.

4 The " Rendezvous de Vientiane” : a joint initiative with companies in Vientiane and France, the idea was to raise the profile of Laos. After a difficult set-up, we received the support of the Laotian authorities and organised several events, including a dinner for 300 people at the Residence.
The fashion show organised as part of the event was extended to a fashion week organised every year in a hotel in the city, and my wife and I even sat on the jury. I was no longer an ambassador in Laos when I visited ESMOD, which has an international reputation and presence. By chance, I met one of its directors, a Japanese, who quickly arranged for a young man, Billy from Savannaket, to be trained there. He is now a professional designer.

5 The future also includes a restaurant created after my departure by my ex-intendant : ’Suzette’.

Conclusion :
Not everything was a success during my stay and my worst memory is
1/ The disappearance of Sombath Somphone. I didn’t have time to get to know him, but I did see him as he gave the opening speech at the AEPF, which complements the ASEM. The "People to people forum" was held at the French Institute. I won’t go back over the circumstances of his abduction on 15 December 2012 and his disappearance. We must hope that the Laotian people will enjoy a more democratic future, which will include greater involvement in their fate, and that investors will enjoy greater legal certainty.

2/ The Vientiane-Kunming railway has also foiled my predictions. Like many others, I thought it would never be built because of the technical prowess required and the debt it would generate, but it has been built, the train is running and is helping to open up Laos. I only hope that it does not increase China’s influence.
3/ Finally, Laos is also facing more serious general problems because it is a Least Developed Country (LDC), an international category from which it wanted to graduate but had to postpone the date.
The Covid pandemic, as we have seen at this conference, is also present in France and has hit a country where the health system is still in need of improvement.
Finally, like the rest of the world, it has to face up to climate change : in Laos, it’s global warming and, above all, the increasing scarcity of water that are being felt. Admittedly, the banks of the Mekong are less exposed, but what about in other provinces ?

Yves Carmona


Voir en ligne : https://youtu.be/N1whRRm87u0 https...

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