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G7 G20 ASEAN

lundi 29 mai 2023, par Yves

G7 G20 ASEAN Ce n’est pas la même chose !
G7 G20 ASEAN are not the same !

Ce message n’a pas de rapport avec l’article qui suit sur le G7, etc, mais avec
un livre que je recommande, « The bonfire of vanities ».
C’est un excellent roman et son titre évoque le moine Savonarole.
Celui-ci fit régner la terreur puritaine qui culmina avec le célèbre
autodafé « Falò delle vanità » à Florence en 1497, avant d’être brûlé à son tour.
C’est la morale du livre et je la fais mienne :
mieux vaut la tolérance qu’une mortelle pureté.
Merci au fidèle lecteur qui m’a interrogé sur la suggestion
de cet ouvrage.

This message is not related to the following article on the G7 etc, but to
a book I recommend, "The bonfire of vanities". It is an excellent novel and its
title evokes the monk Savonarola. Savonarola waged a puritan terror that
culminated in the famous "Falò delle vanità" auto-da-fé in Florence in 1497,
before himself being burned.
This is the moral of the book and I make it my own :
better tolerance than deadly purity.
Thank you to the faithful reader who asked why there was no article : it was a suggestion of book..

***

Ecrire à la fois sur l’ASEAN, le G7 et le G 20 peut paraitre étrange mais en fait l’est moins qu’on ne pourrait croire, pour plusieurs raisons.
Le Japon a réussi à Hiroshima, du 17 au 21 mai, sans s’en vanter une convergence examinée dans les chancelleries depuis des décennies mais jamais formellement réalisée : le G7, qui a été créé en 1975 avec les 7 pays alors les plus industrialisés dont l’archipel 2ème économie mondiale, et le G20, qui existait déjà aux niveaux des ministres des finances et gouverneurs de banques centrales a été porté au sommet en 2008 pour résoudre au plus haut niveau la crise systémique de l’économie mondiale. En effet, la gravité en a paru telle à la suite de la faillite des « subprimes » que cette crise d’abord locale a failli tout emporter.
Seul membre asiatique du G7 et aimant à s’en glorifier, le Japon, président en 2023, a invité aussi plusieurs pays membres de droit du G 20 dont des Asiatiques : Inde, Indonésie, Corée du Sud, mais aussi l’Australie, un pays d’Amérique du Sud comme le Brésil, et pour faire bonne mesure des îles comme les Comores (présidente de l’Union africaine) et les îles Cook, Président du forum du Pacifique.
En revanche, « The elephant in the room » comme aiment à dire les anglo-saxons, il manquait une grande puissance asiatique : la Chine. Qui ne s’y est pas trompée en dénonçant le « containment » que signifiaient sa non-invitation et sa mention aux points 51 et 52 du communiqué final. La discussion a dû en être ardue car l’avis porté sur la Chine est trés balancé : on y mentionne en premier la volonté de relations contructives et la nécessité de coopérer. Mais l’appel à la paix et la stabilité dans le détroit de Taiwan, les préoccupations sur les droits humains au Tibet et au Sinkiang, la référence aux différends en mer de Chine du Sud ont suffisamment déplu à Pékin pour qu’elle les dénonce. A noter aussi qu’elle est priée de faire pression sur la Russie pour se retirer sans conditions d’Ukraine.
C’est donc un exercice de diplomatie mondiale que le Japon a su mettre en scène cette année. La convergence ASEAN-G7 a été instrumentalisée dans ce sens : l’Indonésie avant l’Inde a présidé, avec une plus grande efficacité que de coutume, le G20 en 2022.
Une récente discussion entre experts organisée par un think tank sur le thème « le G20 survivra-t-il à l’ère des rivalités géopolitiques ? » note que l’Indonésie a décrispé une discussion difficile vu le nombre de participants, mais nécessaire car le G7 est trop restreint – club de riches Occidentaux alors que le « global South » réclame une plus grande part aux décisions.
C’est particulièrement vrai des entreprises de haute technologie, qu’il s’agisse de sables sous-marins, semi-conducteurs, mais aussi des « technologies vertes » censées permettre à l’agriculture de s’adapter au changement climatique.
Le monde est toujours moins prévisible et les entreprises n’aiment pas. Elles doivent quasiment du jour au lendemain adapter leurs chaines de valeur (« supply chains ») aux sanctions prises contre la Russie mais aussi contre l’Iran. Les non-Occidentaux, en particulier l’Inde, ont beau jeu de dénoncer son hypocrisie en ne s’intéressant qu’à l’Ukraine alors que le Tiers Monde est victime de la crise alimentaire.
D’autres experts du G 20 constatent qu’il y a trop de monde aux yeux du « global South » dont les membres poursuivent d’abord leurs intérêts nationaux et que ceux-ci ne sont pas toujours convergents.
Or ils font observer que les institutions multilatérales (OMC, OMS, etc) ne jouent plus leur rôle - Trump n’y est pas pour rien - et laissent le Conseil de sécurité décider de tout, donc (droit de veto) ne rien décider. La bonne mesure d’un « directoire » rénové serait-elle entre 7 et 20 ? On cherche depuis des décennies …
Pour revenir à l’Asie du Sud-Est, malgré sa croissance, l’Indonésie n’est pas à l’abri de lourdes erreurs géopolitiques.
Elle devait organiser cette année la coupe du monde de football des moins de 20 ans et avait gagné contre plusieurs autres pays candidats. 6 villes se préparaient à accueillir les équipes. Las, parmi elles se trouvait celle d’Israël, or l’Indonésie n’a pas de relations diplomatiques avec ce pays, stigmatisé déjà par le Président Soekarno et tout récemment par des partis islamistes et des élus des villes concernées. Paradoxalement, l’Indonésie s’est montrée plus radicale que les quatre États arabes : Bahreïn, les Émirats arabes unis, le Maroc et le Soudan, qui ont signé les Accords d’Abraham, traités de paix qui prévoient l’établissement de relations diplomatiques avec Israël, une initiative du président américain Donald Trump poursuivie par l’administration américaine actuelle.
C’est que de manière discrète, l’enjeu diplomatique est mis de côté quand les relations commerciales (plusieurs centaines de millions USD), y compris d’armement, l’exigent. Les supporters du football, frustrés de grande compétition, eux n’ont pas fait le poids.
D’ailleurs, quels autres pays-membres de l’ASEAN pourraient se hisser dans ce nouveau club ? L’économie la plus prospère est Singapour mais la ville-Etat s’intéresse surout à faire des affaires. Le Vietnam pourrait bien prétendre y accéder car il connaît une forte croissance (6,6% officiellement en 2021), seulement il y a une difficulté : comme les autres régimes à parti unique, il ne correspond pas aux normes démocratiques et plus largement de respect des droits humains que son censés défendre les deux clubs.
La démocratie est bien peu présente en Asie du Sud-Est ; même la Thaïlande, qui semble sortir de la crise Covid pourrait de ce fait connaître une croissance de 3,5% en 2023, surtout parce que les Chinois sont de nouveau autorisés à voyager. Une des économies les plus prospères d’Asie du Sud-Est, elle est entre deux tours d’élections générales, apparemment perdues par le fomenteur de coup d’Etat le premier ministre-général Prayud mais manifestement ce n’était pas le moment ; quant aux Philippines, autre Etat « démocratique » non invité, d’autres moyens tant l’influence de l’Asie du Nord est grande dans toute cette région existaient de lui faire passer des messages.

Car l’archipel, omniprésent en Asie du Sud-Est, suit la théorie économique formulée dans les années 30 par l’économiste Akamatsu Kaname, « le vol d’oies sauvages » : un pays (naturellement longtemps le Japon) est leader du vol et ceux qui sont derrière s’industrialisent sous cette domination. Depuis, la Chine mais aussi la Corée du Sud disputent selon les secteurs le leadership à l’archipel dont les industries contribuent largement à la prospérité de l’Asie du Sud-Est.
Notons que l’ASEAN en tant qu’organisation n’était pas à Hiroshima, signe supplémentaire de son impuissance à résoudre les difficultés entre ses membres, alors que la CEE puis l’UE sont membres du G7 depuis des décennies.
Quant au premier ministre Kishida, il a posé en pilier de la diplomatie mondiale et la venue du Président ukrainien Zelensky, qui a tenu la vedette, y a contribué, alors même que les pays du Sud souhaitent que les Occidentaux ne se focalisent pas sur l’’Ukraine. Annoncée par la rumeur puis effectuée après un bref passage par la ligue arabe en Arabie Saoudite, cette visite avait pour principal objectif de faire pièce à son agresseur russe, bien sûr non invité.
Pour le Président Zelensky, homme de medias avant d’être le Président d’un pays courageux, c’était à Hiroshima qu’il fallait être.
La photo de famille, celle qui sera retenue dans l’histoire des G7, a été prise sur les lieux du premier bombardement nucléaire de l’Histoire le 9 septembre 1945, ce qui a permis de formuler avec plus de force la demande de suppression de la menace atomique, en présence de 3 puissances nucléaires – Etats-Unis, Royaume-Uni et France – qui en la circonstance ne pouvaient se dérober ; message à l’égard de la Russie qui a brandi à plusieurs reprises cette menace et que plusieurs invités ont évité de condamner jusqu’à présent.
Le Président indien Modi, dont le pays profite sans vergogne des sanctions occidentales en facilitant leur contournement et le Président brésilien Lula sans doute exaspéré de l’omniprésence américaine en Amérique du Sud, sont deux leaders importants de cette tendance à ne pas vouloir étre liés par une guerre perçue comme occidentale.
Une autre crise géopolitique a été également mentionnée dans la déclaration finale : Taiwan.
Il s’agit pour le Japon, qui comme beaucoup souhaite surtout le maintien du satu quo plutôt que la guerre, d’éviter d’être entraîné dans un conflit ouvert où il aurait beauuoup à perdre pour au moins trois raisons.
 Les premiers défenseurs de Taiwan serait Washington. C’est comme par hasard de Hiroshima que le Président Biden a déclaré qu’il permettrait à des pays européens détenteurs de F16 américains de les réexporter en Ukraine (contre des F35 achetés aux Etats-Unis), or les bases militaires les plus proches de l’île rebelle sont au Japon. Comment ferait celui-ci pour rester à l’écart ?
 Le fabricant de semi-conducteursTaiwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC) produit 60 à 80% des semi-conducteurs les plus sophistiqués (avec entre autres une filiale française du CEA établie à Singapour) ; le Japon en est particulièrement dépendant pour ses véhicules, appareils électroniques, etc. Une guerre mettrait tout cela à mal, c’est d’ailleurs une raison pour que la Chine, malgré ses menaces, s’abstienne pour le moment d’attaquer : elle aussi en est particulièrement dépendante.
 Enfin c’est l’économie mondiale, dont les faiblesses sont bien connues, qui souffrirait d’une guerre.
Mais il n’y a pas que la stratégie géopolitque.
D’autres messages ont contribué à présenter le Japon comme contributeur à la résolution des grands problèmes mondiaux. M. Kishida a reçu les PDG de grandes entreprises juste avant le G7.
Il doit prendre la responsabilité d’une stratégie sur l’Intelligence artificielle, les « fake news », la loyauté des informations. C’est son ministre de la digitalisation, qui a été battu pour l’accès au poste de Premier ministre, Kono Taro, qui le dit dans une interview récente au Mainichi Shimbun.
Au lendemain du G7, les médias nippons, constatant que M. Kishida a bien réussi son exercice de présence mondiale, ce qui a permis à sa cote de popularité de fortement remonter, spéculent sur une dissolution anticipée et des élections triomphales pour le PLD, son parti qui domine la scène depuis l’après-guerre.

Une remarque personnelle pour finir.
Il devient difficile de séparer ce qui relève d’un pays et ce qui concerne tout le monde. A contrario, ce sont les plus pauvres, donc les plus isolés qui ont le moins pâti de la pandémie et de la guerre en Ukraine.
Mais le changement climatique se moque des frontières et il serait illusoire de prétendre y échapper.
La mondialisation, tant décriée ces dernières années, serait-elle de retour ?

***

G7, G20, South East Asia
Writing about ASEAN, the G7 and the G20 at the same time may seem strange, but in fact it is less strange than you might think, for a number of reasons.
Japan succeeded in Hiroshima, from 17 to 21 May, without boasting about it, in bringing about a convergence that had been discussed in chancelleries for decades but never formally achieved : the G7, which was created in 1975 with the 7 most industrialised countries at the time, including the archipelago, the world’s 2nd largest economy, and the G20, which already existed at the level of finance ministers and central bank governors, were brought to the summit in 2008 to resolve at the highest level the systemic crisis in the global economy. In fact, the severity of the crisis appeared to be so great following the collapse of the subprime mortgage market that this initially local crisis almost swept the whole world.
As the only Asian member of the G7, and one that likes to boast, Japan, which will take over as President in 2023, has also invited a number of full members of the G20, including Asians such as India, Indonesia and South Korea, as well as Australia, a South American country such as Brazil, and for good measure, islands such as the Comoros (President of the African Union) and the Cook Islands, President of the Pacific Forum.
On the other hand, "The elephant in the room", as the Anglo-Saxons like to say, was missing a major Asian power : China. China made no mistake in denouncing the "containment" signified by its non-invitation and its mention in points 51 and 52 of the final communiqué. The discussion must have been a difficult one, because the opinion expressed on China is very balanced : first and foremost, the desire for constructive relations and the need to cooperate are mentioned. But the call for peace and stability in the Taiwan Strait, the concerns about human rights in Tibet and Sinkiang, and the reference to disputes in the South China Sea displeased Beijing enough for it to denounce them. Beijing has also been urged to put pressure on Russia to withdraw unconditionally from Ukraine.
So it was an exercise in global diplomacy that Japan was able to stage this year. The ASEAN-G7 convergence has been used to this end : Indonesia, ahead of India, has presided over the G20 in 2022, more effectively than usual.
A recent discussion between experts organised by a think tank on the theme "Will the G20 survive the era of geopolitical rivalries ?” noted that Indonesia had eased the tension in a discussion that was difficult given the number of participants, but necessary because the G7 is too restricted - a club of rich Westerners, while the global South is demanding a greater say in decision-making.
This is particularly true of high-tech companies, whether it’s undersea sands, semiconductors, or the ’green technologies’ that are supposed to enable agriculture to adapt to climate change.
The world is becoming less predictable, and companies don’t like it. Virtually overnight, they are having to adapt their supply chains to the sanctions imposed on Russia and Iran. Non-Westerners, and India in particular, are at liberty to denounce the EU’s hypocrisy in taking an interest only in Ukraine, while the Third World is the victim of the food crisis.

Other G20 experts note that there are too many people, seen from the "global South", whose members pursue their national interests first and foremost, and that these interests are not always convergent.
They point out that the multilateral institutions (WTO, WHO, etc.) are no longer playing their role - Trump is widely guilty of this - and are allowing the Security Council to decide everything, and therefore (right of veto) to decide nothing. Would the right number for a revamped "directoire" be between 7 and 20 ? It’s been pursued for decades...
Back to South-East Asia, despite its growth, Indonesia is not immune to serious geopolitical mistakes.
This year, it was due to host the Under-20 Football World Cup and won the bid against several other candidate countries. 6 cities were preparing to host the teams. Unfortunately, one of them was Israel, and yet Indonesia has no diplomatic relations with this country, which has already been stigmatised by President Soekarno and more recently by Islamist parties and elected representatives from the cities concerned. Paradoxically, Indonesia has been more radical than the four Arab states : Bahrain, the United Arab Emirates, Morocco and Sudan, which have signed the Abraham Accords, peace treaties that provide for the establishment of diplomatic relations with Israel, an initiative of US President Donald Trump that is being pursued by the current US administration.
Diplomatic issues are discreetly set aside when trade relations (several hundred million USD), including arms, demand it. Football fans, frustrated by the lack of a major competition, did not pull any punches.
Besides, which other ASEAN member countries could join this new club ? The most prosperous economy is Singapore, but the city-state is mainly interested in doing business. Vietnam could well qualify, as it is experiencing strong growth (6.6% officially in 2021), but there is one difficulty : like other one-party regimes, it does not meet the democratic standards and, more broadly, respect for human rights that the two clubs are supposed to defend.

Democracy has its failures in Southeast Asia ; even Thailand, which seems to be emerging from the Covid crisis, could see growth of 3.5% in 2023, mainly because the Chinese are once again allowed to travel. One of the most prosperous economies in South-East Asia, it has been between two rounds of general elections, apparently lost by the coup fomenter Prime Minister-General Prayud, but clearly it wasn’t the right time ; as for the Philippines, another "democratic" state not invited, there were other ways of getting messages across, given the great influence of North Asia throughout the region.
This is because the archipelago, which is omnipresent in South-East Asia, follows the economic theory formulated in the 1930s by the economist Akamatsu Kaname, "the flight of wild geese" : one country (naturally for a long time Japan) is the leader of the flight and those behind it industrialise under this domination. Since then, China and South Korea, depending on the economic category, have been vying for leadership with the archipelago, whose industries are making a major contribution to the prosperity of South-East Asia.
It should be noted that ASEAN as an organisation was not in Hiroshima, a further sign of its inability to resolve the difficulties between its members, whereas the EEC and then the EU have been members of the G7 for decades.
As for Prime Minister Kishida, he posed as a pillar of world diplomacy, and the arrival of Ukrainian President Zelensky, who held the spotlight, contributed to this, even though the countries of the South would like the West not to focus on Ukraine. Announced by rumour and then carried out after a brief visit to the Arab League in Saudi Arabia, the main aim of this visit was to counter its Russian aggressor, who was of course not invited.
For President Zelensky, a media man before being the President of a courageous country, Hiroshima was the place to be.
The family photo, the one that will go down in the history of the G7, was taken at the site of the first nuclear bombing in history on 9 September 1945, which made it possible to formulate more forcefully the demand for the removal of the atomic threat, in the presence of 3 nuclear powers - the United States, the United Kingdom and France - who in the circumstances could not shirk ; a message to Russia, which has brandished this threat on several occasions and which several guests have so far avoided condemning.
Indian President Modi, whose country shamelessly takes advantage of Western sanctions by facilitating their circumvention, and Brazilian President Lula, no doubt exasperated by America’s omnipresence in South America, are two important leaders of this tendency not to want to be bound by a war perceived as Western.
Another geopolitical crisis was also mentioned in the final declaration : Taiwan.
For Japan, which like many other countries wants to maintain the status quo rather than go to war, it is a question of avoiding being drawn into an open conflict in which it would have a lot to lose, for at least three reasons.
 Taiwan’s first defenders would be Washington. It was as if by chance from Hiroshima that President Biden declared that he would allow European countries holding American F16s to re-export them to Ukraine (in exchange for F35s bought in the United States), and yet the closest military bases to the rebel island are in Japan. How would Japan manage to stay out of the way ?
 The semiconductor manufacturer Taiwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC) produces 60 to 80% of the most sophisticated semiconductors (including a French subsidiary of the CEA based in Singapore) ; Japan is particularly dependent on it for its vehicles, electronic equipment, etc. A war would undermine all this, which is why China, despite its threats, is refraining from attacking for the time being : it too is particularly dependent on semiconductors.
 Finally, it is the global economy, whose weaknesses are well known, that would suffer from a war.
But geopolitical strategy is not the only issue.
Other messages have helped to present Japan as a contributor to solving the world’s major problems. Mr Kishida received the CEOs of major companies just before the G7.
He is due to take responsibility for a strategy on artificial intelligence, fake news and fair information. This was said in a recent interview with the Mainichi Shimbun by his Minister for Digitalisation, Kono Taro, who was beaten to the post of Prime Minister.
In the aftermath of the G7, the Japanese media, noting that Mr Kishida’s global presence had been a great success and that his popularity ratings had risen sharply, speculated that the LDP, which has dominated the post-war scene, would be dissolved early and win a triumphant election.

Finally, a personal comment.
It is becoming difficult to separate what concerns one country and what concerns everyone else. On the contrary, it is the poorest, and therefore the most isolated, who have suffered the least from the pandemic and the war in Ukraine.
But climate change doesn’t respect borders, and it would be illusory to pretend to escape it.
Is globalisation, so much decried in recent years, making a comeback ?


Voir en ligne : G 7 G202 ASEAN