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Birmanie/Burma

lundi 10 mai 2021, par Yves

Birmanie/Burma : rien de nouveau. Nothing happened.

 

Il s’est passé quelque chose en Birmanie ? Les médias français n’en parlent quasiment plus car il leur est interdit d’y aller pour rapporter ce qui s’y passe. Salai Ming, qui vit la répression birmane de l’intérieur depuis Rangoun, s’interroge dans Asialyst – un site souvent recommandé par Gavroche – sur l’utilité de continuer de publier sur la Birmanie en France, au vu de l’indifférence des responsables français et européens à la crise démocratique dans le pays.

 

Or ce qui s’y passe est tragique.

 

Rappelons que le nombre de morts de la répression ne cesse d’augmenter, plus de 1000 selon l’opposition au régime qui, lui, préfère ne pas trop en parler.

 

Aung San Suu Kyi (ASSK), qui reste l’âme de la résistance, est en procès, assignée à nouveau à résidence à 76 ans. On ne sait quand le jugement sera rendu.

 

Mais un autre péril fait encore plus de victimes, c’est la pandémie de Covid qui a officiellement tué près de 18 000 personnes à fin-septembre et sans doute davantage.

 

Un ami de Rangoun m’écrivait récemment qu’il est allé aux obsèques d’un ami birman victime du manque de soins.

 

S’ajoutant à la situation politique déjà évoquée – trois jeunes ont été abattus d’une balle dans la tête il y a quelques jours – l’impasse dans laquelle se trouve la Birmanie est patente.

 

Alors, il y a deux façons d’en sortir : quitter la Birmanie – plusieurs milliers au moins ont tenté de le faire – ou prendre les armes. Les groupes ethniques ont l’habitude, ils n’ont fait que cela depuis la naissance de l’État birman en 1948. Cette fois, ils tentent de rallier à la lutte contre le régime l’opposition politique.

 

Qu’en penser ?

 

Il faut d’abord espérer que la junte laissera la vie sauve à ASSK comme elle l’a déjà fait. Ce serait encore plus habile de lui permettre de partir, ce qu’elle n’a jamais voulu.

 

Il serait mieux de parvenir à un compromis entre la junte et l’opposition mais aussi entre l’ethnie centrale de Birmanie, les Bamars (Myanmar) qui en constituent les 2/3 et les quelques 135 groupes ethniques officiellement recensés. La Birmanie n’a pas connu l’indépendance depuis des siècles puisqu’elle était colonisée par l’Empire britannique depuis le début du XIXème siècle et auparavant le champ clos des puissances voisines.

 

Il ne faut donc pas s’attendre à ce que les « responsables » français – je ne sais qui sont les Européens et de quoi ils sont responsables – fassent quoi que ce soit, à part de pousser des cris d’orfraie sur la situation birmane. Les autres Occidentaux ne font d’ailleurs pas mieux. La France n’en a ni les moyens militaires, comme la crise des sous-marins australiens l’a encore montré, ni les moyens diplomatiques, tant que les pays de l’ASEAN ne font rien pour parvenir à un début de règlement de la crise.

 

La méthode est bien connue et extrêmement difficile : aider à se mettre autour de la table tous ceux qui estiment avoir des raisons d’y participer.

 

Enfin, c’est une triste banalité : l’ONU se félicite d’une résolution qui n’aura aucun effet et la Chine vend des armes à la Tatmadaw (armée birmane) qui n’en manque pas pour continuer à réprimer ses adversaires.

***

Burma, facts and reality.

Did anything happen in Burma ? Westerm medias dont’t talk much about it anymore since it is in fact impossible to report. Salai Ming, who lives the repression friom the inside in Rangoon, wonders in Asialyst – a site often recommended by Gavroche – if it is still worth publishing in France about Burma since French and European government don’t pay attention to the democratic crisis in the country.

Though, what is happening there is tragic.

Let us remind that the numbers of the repression are increasing by the day, more than 1000 according to the opponents to the regime who doesn’t want so much to talk about it.

Aung San Suu Kyi (ASSK), who is still the soul of the resistance, is on trial, again on home arrest at 76. Nobody knows when the judgment will be rendered.

But another danger kills even more, the Covid pandemic which officialy made 18 000 fatalities till mid-September and probably more.

A friend in Rangoon recently wrote me he went to the funerals of a Burmese friend who died of insufficient care.

Adding to the political situation already mentioned- 3 young people gunned down a few days ago – Burma is in a dead end.

Thus, there are two ways to break it : to leave Burma like thousands already tried to, or take up arms. Ethnic tribes are used to it, they did only that since the Burmese state was created in 1948. This time, they are trying to rally groups politically opposed to the regime.

What to think ?

First, let’s hope the junta will not commit murder on ASSK the way she did already. It would be more shrewd to let her away, which she never accepted.

It would still be better to find a compromise between the junta and the opposition but also between the central ethnic of Burma, the Bamars (Myanmar) who are about two thirds of the popultion and the 135 ethnical groups officially numbered. Burma never was independent for centuries since it was colonized by the British Empire since the beginning of the 19th century and before that it was the battleground of the neighbouring powers.

One shouldn’t expect French “authorities” - I don’t know who are the Europeans and what they are responsible for – to do anything but scream of outrage about the Burmese situation. By the way, the other Westerners don’t do better. France doesn’t have the military means, as the crisis of Australian submarines again showed, or diplomatic means as long as ASEAN countries don’t do anything to start trying to solve the Burmese crisis.

The method is well-known and of utmost difficulty : put around the same table all thinking they have a stake.

Finally, a sad commonplace : the UN greets a resolution which will have no effect and China sells weapons to Tatmadaw (the Burmese army) which won’t run out of them to go on repressing.