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Sommet de l’ASEAN/ASEAN summit
vendredi 29 novembre 2024, par
L’ASEAN sert-elle à quelque chose ?
Pour beaucoup d’observateurs, à rien. L’auteur de ces lignes a écouté ce 24 octobre un Webinaire du RSIS, think tank singapourien, qui ne dit pas le contraire. Les universitaires participants s’exprimaient sur le thème « Advancing the ASEAN-Japan comprehensive strategic partnership in the face of geopolitical challenges », rien que ça. Leurs conclusions étaient simples : l’ASEAN - en fait les Etats d’Asie du Sud-est (ASE) - attendaient surtout de l’aide au développement et de l’investissement. Du Japon, mais aussi de la Chine et des Etats-Unis. Une « déclaration commune de coopération sur l’Indo-pacifique » » avait bien été conclue entre l’archipel et l’ASEAN en 2020 mais on ne croyait guère que cela pemettrait de mettre fin aux empiètements de la Chine en mer de Chine du Sud – cela n’a pas dû plaire à Xi Jinping mais il a souhaité que tous aillent au fond du problème.
Les intervenants au webinaire suggéraient une coopération sur l’énergie nucléaire ou la sécurité des détroits mais la Constitution japonaise interdit toute avancée dans ce domaine. Le seul des interlocuteurs à proposer des progrès concrets exerçait dans les technologies de l’information et faisait observer qu’elles avançaient rapidement en ASE dont 71,5% de la population est désormais reliée à Internet, 130 % au téléphone mobile et 61% des jeunes (nés au plus tard en 2000) étaient en contact au-delà de leur seul pays. C’était le gage le plus sûr que l’ASEAN resterait au centre de l’Asie (et du monde), obsession des ses dirigeants.
Exemple le plus courant de l’impuissance de l’ASEAN à résoudre une crise politique, la Birmanie. Le « Courrier international » le signale avec aigreur : « les dix membres ne semblent pas parvenir à se mettre d’accord sur la posture à adopter face à la junte birmane, et restent impuissants face à un conflit qui s’envenime, regrette la presse régionale. »
La junte birmane a au moins compris qu’elle n’était pas bienvenue au sommet de l’ASEAN. Celui qui vient de se dérouler à Vientiane le 10 octobre l’a été sans chef d’Etat ou de gouvernement : la Birmanie n’a envoyé qu’un haut fonctionnaire. Aung Kyaw Moe est le secrétaire permanent du ministère des Affaires étrangères birman − qui est contrôlé par la junte militaire − et cette semaine tous les projecteurs sont braqués sur lui.
« Il est le premier représentant de son pays à y participer depuis trois ans, soit depuis le début de la guerre en Birmanie, en 2021 » écrit le « Courrier international ».
Le début de la guerre ? Il est vrai que la Birmanie a été brièvement gouvernée par Aung Sang Suu Kyi qui avant cela (1990) était la porte drapeau du mouvement non-violent pour les droits civiques, sauvagement réprimé par la junte militaire.
L’auteur de ces lignes a déjà écrit deux fois sur ce sujet. Il osait cet espoir : « le MAE français en étant incapable, la puissance américaine y parviendra-t-elle ? »
Hélas, une dictature n’a rien à faire des droits humains : elle veille uniquement à garder le pouvoir, même s’il faut pour cela massacrer son peuple – on dit qu’au moins 5000 villageois ont été victimes de bombardements de la Tatmadaw. Cela fait 3 ans que cette représentation réduite de la Birmanie se répète, signe de l’exaspération de certains autour de la table : pourquoi tuer quand il serait bien plus simple, comme le disait un ministre laotien, de pousser au départ ceux à qui le régime ne convient pas ? D’ailleurs, certains reviennent après avoir fui en traversant le fleuve Mékong car l’amour du pays l’emporte sur les affrontements idéologiques.
Ceci dit, beaucoup de tractations se passent discrètement, « en marge » de la conférence formelle.
Un sommet de l’ASEAN, cela permet aussi d’éviter des conflits trop graves, ainsi a-t-on pu voir le Cambodge et la Thailande faire en sorte qu’un conflit territorial ne dégénère pas ; cela permet aussi de parler des affaires en cours comme l’expansion du train Kunming-Vientiane et même si elles mettent en danger la santé de l’environnement : on apprend ainsi que le Laos fournit du charbon au Vietnam, qui affiche pourtant une croissance « décarbonée » à terme mais est en train d’achever les procédures pour recevoir l’autorisation d’investir pour au moins 30 ans dans le transport du minerai.
Le sommet de l’ASEAN permet aussi plusieurs “premières” bien utiles. Ainsi, c’est la permière sortie du territoire pour le nouveau Premier ministre japonais Ishiba Shigeru, dont il profite pour imposer les normes japonaises de décarbonation lors de sa rencontre avec les leaders de la “Asia Zero Emission Community” (AZEC) dont l’archipel espère qu’ils seront heureux d’utiliser ses normes, un plan de 10 ans a été préparé à cette fin. Notons que la premère sortie d’un nouveau Premier ministre nippon se fait d’habitude à Washington, M. Ishiba a déjà cherché à se démarquer de la lourde tutelle américaine…
C’est également la première fois que le Premier ministre du Canada, M. Trudeau, se rend au Laos et il en profite pour y ouvrir une ambasssade.
Pour l’UE, c’est loin d’être une première, elle est présente à chaque sommet mais ce qui est attendu d’elle, comme on l’a écrit ci-dessus, c’est de l’aide et des investissements plus que la présence de Charles Michel, son Président.
L’ASEAN, ce sont aussi les affaires de famille. Ferdinand Marcos Jr et Rodrigo Duterte ont échangé des accusations réciproques de consommation de drogue (fentanyl contre cocaïne). Marcos Jr. est soupçonné par le clan Duterte de ne pas faire le nécessaire pour empêcher la Cour internationale de justice (CIJ) d’enquêter sur les atteintes aux droits de l’homme commises par Rodrigo Duterte lorsqu’il était président dans sa campagne ultra-violente contre le trafic de drogue. Il avait pourtant choisi comme vice-présidente Sara, la fille de Duterte…
Les parlementaires sont là aussi pour se parler : l’AIPA-45 (réunion des Parlements de l’ASE) « se décline en 12 réunions consacrées à l’examen et à l’adoption de 38 projets de résolutions sur des thèmes aussi divers que la politique, l’économie, la société, les femmes et la jeunesse. Les participants doivent également discuter de mesures visant à développer des connexions au sein de l’ASEAN et entre l’ASEAN et d’autres régions, la finalité étant de renforcer l’économie des pays de l’Association, d’améliorer le niveau de vie des populations sud-est asiatiques et de ne laisser personne à la traîne. » C’est « l’ASEAN way » : éviter les prises de décision susceptibles de susciter des heurts.
Cela permet aussi à Blinken et Lavrov, « partenaires du dialogue », de se parler, ça ne doit pas leur arriver très souvent.
Cela permet au Japon de parler avec la Chine et la Corée du Sud, avec lesquelles les relations ont toujours été hasardeuses, ainsi qu’avec l’Inde et l’ASEAN.
Car le sommet de l’ASEAN s’accompagne de plusieurs formations qui s’élargissent comme des poupées-gigogne, la plus étendue permettant à la Russie, aux Etats- Unis et à l’Inde de s’ajouter aux 10 Etats membres de l’ASEAN+ les 3 d’Asie de l’Est Chine-Japon et Corée, y compris la Corée du Nord alors que les deux Corée sont à nouveau au bord de la guerre.
Gavroche l’annonçait courageusement, reprenant le communiqué officiel final sans autre commentaire : « Lors de la cérémonie de clôture, le Premier ministre lao Sonexay Siphandone a annoncé l’adoption de plus de 90 documents finaux, soulignant l’importance des efforts collectifs pour garantir la poursuite de la construction de la Communauté de l’ASEAN. »
Les pays communistes ont l’habitude d’adopter des documents en grand nombre dont le contenu importe moins …
Et au fond, si on regarde sa brève histoire, l’ASEAN depuis sa création en 1967 a absorbé les 3 Etats communistes : Vietnam, Cambodge et justement Laos alors qu’ils étaient ennemis jusqu’aux années 80. Faire régner une certaine stabilité en Asie – maintenant dans toute l’Asie – n’est-ce pas son principal mérite ? Qualifiée de « talk shop », elle sert au moins à ça.
C’est ainsi que le Président indien, M. Modi, vient régulièrement à ce sommet que son Ministre des affaires étrangères, Subramanian Jaishankar, connu lorsqu’il n’était encore qu’ambassadeur, a déclaré que l’ASEAN était la "pierre angulaire" de la politique Act East de l’Inde et de la vision Indo-Pacifique. "Pour nous, la coopération politique, économique et sécuritaire avec l’ASEAN est de la plus haute priorité", a-t-il déclaré.
Quand il s’agit de deux pays voisins comme la Chine et le Laos, la déclaration commune est plus substantielle : « les deux parties ont convenu de continuer à renforcer la coopération pratique dans le cadre de l’alignement stratégique entre l’Initiative la Ceinture et la Route (ICR) de la Chine et la stratégie du Laos de "convertir le pays enclavé en un centre relié à la terre" et de mettre en œuvre les grandes lignes du plan de coopération pour la construction conjointe de l’ICR entre les deux pays. » Voila donc que la Chine, non contente d’avoir totalement construit et probablement financé la voie de chemin de fer Kunming-Vientiane l’inscrit dans le projet des « Nouvelles routes de la Soie », tissant ainsi sa toile. Reste encore, comme la Chine s’y engage sans autre précision, que ce train exporte en Chine des produits laotiens élaborés…
Enfin, n’oublions pas que l’intronisation du général indonésien Prabowo (73 ans), si elle ne s’est pas faite en présence du sommet, manifeste que l’Indonésie est de loin le plus peuplé et le plus grand marché au sein de l’ASE ; c’est aussi le pays comportant le plus de musulmans au monde. Gouverner un pays d’une telle taille mérite que ses pairs n’évoquent pas publiquement les massacres qu’il a perpétrés naguère à Timor-Leste. Il est vrai qu’il a pris soin, lui aussi, de choisir comme vice-président le fils de son prédécesseur Jokowi.
En tout cas, l’ASEAN et la Chine ont annoncé conjointement la conclusion des négociations sur la mise à niveau de la zone de libre-échange ASEAN-Chine (ACFTA) 3.0, marquant une étape importante dans leurs relations économiques : c’est bien ce que souhaite la Chine, faire des affaires en laissant de côté les questions politiques, pour le plus grand bénéfice de ses entreprises : BYD, entreprise chinoise de voitures électriques déjà numéro 1 en ASE entend bien augmenter sa part de marché sur les voitures de luxe (230 000$ pour une D9).
La capacité d’attraction de ce bloc va bien au-delà de l’Asie : « L’ASEAN est le bloc avec lequel l’Algérie cherche à construire des relations fortes, dans le cadre de la nouvelle orientation que le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a donné à la politique étrangère du pays », a expliqué le chef de la diplomatie algérienne, tout en précisant que « des négociations bilatérales sont en cours concernant 13 textes juridiques couvrant divers domaines, tels que la coopération dans les secteurs de l’Agriculture, de la pêche, des infrastructures, de la santé vétérinaire, de la jeunesse et des sports et de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique ».
Mais le sommet de l’ASEAN n’est pas le seul : à peine fini, celui des BRICS lui succède et parfois avec les mêmes participants.
Un autre article en détaille les mérites.
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Is ASEAN good for anything ?
For many observers, nothing. The author of these lines listened in on October 24 to a Webinar organized by the RSIS, a Singaporean think-tank, which says otherwise. The participating academics were speaking on the theme of “Advancing the ASEAN-Japan comprehensive strategic partnership in the face of geopolitical challenges”, no less. Their conclusions were simple : ASEAN - in fact, the Southeast Asian States (SEAS) - were looking for development aid and investment. From Japan, but also from China and the USA. A “joint declaration of cooperation on the Indo-Pacific” had indeed been concluded between the archipelago and ASEAN in 2020, but there was little faith that this would put an end to China’s encroachments in the South China Sea - This must not have pleased Xi Jinping, but he wanted everyone to get to the bottom of the problem.
The speakers at the webinar suggested cooperation on nuclear energy or the security of the straits, but the Japanese constitution prohibits any progress in this area. The only speaker to suggest concrete progress was in the field of information technology, and he pointed out that this was advancing rapidly in ESA, where 71.5% of the population is now connected to the Internet, 130% to cell phones, and 61% of young people (born no later than 2000) are in contact beyond their own country. This was the surest guarantee that ASE keeps at the center of Asia (and the world), obsession of its rulers.
Burma is the most common example of ASEAN’s inability to resolve a political crisis. The “Courrier international” reports sourly : “the ten members do not seem to be able to agree on the posture to adopt towards the Burmese junta, and remain powerless in the face of a conflict that is escalating, regrets the regional press.”
The Burmese junta has at least understood that it is not welcome at the ASEAN summit. The summit that took place in Vientiane on October 10 was held without a head of state or government : Burma sent only one senior official. Aung Kyaw Moe is the Permanent Secretary of the Burmese Ministry of Foreign Affairs - which is controlled by the military junta - and this week all the spotlights are on him.
“He is the first representative from his country to attend in three years, since the war in Burma began in 2021”, writes Courrier international.
The beginning of the war ? It’s true that Burma was briefly ruled by Aung Sang Suu Kyi, who before that (1990) was the standard-bearer of the non-violent civil rights movement, savagely repressed by the military junta.
The author of these lines has already written twice on this subject. He dared to hope : “Since the French MFA is incapable of doing this, will American power succeed ?
Alas, a dictatorship has nothing to do with human rights : its sole aim is to hold on to power, even if it means massacring its own people - at least 5,000 villagers are said to have fallen victim to Tatmadaw bombardments. This reduced representation of Burma has been repeated for 3 years, a sign of the exasperation of some around the table : why kill when it would be much simpler, as a Laotian minister put it, to push those who don’t like the regime to leave ? In fact, some of them are returning after fleeing across the Mekong River, because love of the country outweighs ideological confrontations.
That said, a great deal of negotiation takes place discreetly, “on the sidelines” of the formal conference.
An ASEAN summit also makes it possible to avoid serious conflicts, such as the one between Cambodia and Thailand which prevented a territorial dispute from escalating ; it also allows to discuss current affairs, such as the expansion of the Kunming-Vientiane train, even if they endanger environmental health : for example, we learn that Laos supplies coal to Vietnam, which claims to have “decarbonized” growth in the long term, but is in the process of completing procedures to receive authorization to invest for at least 30 years in ore transport.
The ASEAN summit also provided a number of useful “firsts”. Japan’s new Prime Minister, Ishiba Shigeru, made his first trip outside the country, and took advantage of the opportunity to impose Japanese decarbonization standards during his meeting with the leaders of the Asia Zero Emission Community (AZEC), whom the archipelago hopes will be happy to use its standards. A 10-year plan has been drawn up for this purpose. It should be noted that the first outing of a new Japanese Prime Minister is usually made in Washington, and Mr. Ishiba has already sought to distance himself from the heavy American tutelage...
It’s also the first time Canada’s Prime Minister, Mr. Trudeau, has visited Laos, and he’s taking the opportunity to open an Embassy there.
For the EU, it’s far from being a first ; it’s present at every summit, but what’s expected of it, as we wrote above, is more aid and investment than the presence of Charles Michel, its President.
ASEAN is also a family affair. Ferdinand Marcos Jr. and Rodrigo Duterte have exchanged accusations of drug use (fentanyl for cocaine). Marcos Jr. is suspected by the Duterte clan of not doing what is necessary to prevent the International Court of Justice (ICJ) from investigating the human rights abuses committed by Rodrigo Duterte when he was president in his ultra-violent campaign against drug trafficking. Yet he had chosen Duterte’s daughter Sara as his vice-president...
Parliamentarians are also there to talk to each other : AIPA-45 (Meeting of ASEAN Parliaments) “consists of 12 meetings devoted to the examination and adoption of 38 draft resolutions on topics as diverse as politics, economics, society, women and youth. Participants are also expected to discuss measures to develop connections within ASEAN and between ASEAN and other regions, with the aim of strengthening the economies of ASEAN countries, improving the living standards of the people of Southeast Asia, and leaving no one behind.” This is the “ASEAN way” : avoid making decisions that could lead to clashes.
It also allows Blinken and Lavrov, “partners in dialogue”, to talk to each other - something they can’t do very often.
This allows Japan to talk to China and South Korea, with whom relations have always been shaky, as well as India and ASEAN.
In fact, the ASEAN summit is accompanied by several formations that are expanding like Russian dolls, the most extensive of which allows Russia, the United States and India to join the 10 ASEAN member states plus the 3 East Asian states of China, Japan and Korea, including North Korea at a time when the two Koreas are once again on the brink of war.
Gavroche bravely announced this, reprinting the official final communiqué without further comment : “At the closing ceremony, Lao Prime Minister Sonexay Siphandone announced the adoption of over 90 final documents, underlining the importance of collective efforts to ensure the continued construction of the ASEAN Community.”
Communist countries are accustomed to adopting large numbers of documents, the content of which is less important...
And in fact, if we look at its brief history, since its creation in 1967, ASEAN has absorbed the 3 communist states : Vietnam, Cambodia and precisely Laos, even though they were enemies until the 1980s. Isn’t its main merit to have brought a certain stability to Asia - and now to the whole of Asia ? Described as a “talk shop”, it serves at least that purpose.
Indian President Modi is a regular visitor to the summit, and Foreign Minister Subramanian Jaishankar, known when he was just an Ambassador, has declared that ASEAN is the “cornerstone” of India’s Act East policy and Indo-Pacific vision. “For us, political, economic and security cooperation with ASEAN is of the highest priority,” he said.
When it comes to two neighboring countries like China and Laos, the joint declaration is more substantial : “the two sides agreed to continue to strengthen practical cooperation within the framework of the strategic alignment between China’s Belt and Road Initiative (BRI) and Laos‘ strategy of ’converting the landlocked country into a land-linked hub’, and to implement the outline of the cooperation plan for the joint construction of the BRI between the two countries.” So, not content with having built the Kunming-Vientiane railroad in its entirety, and probably financed it as well, China is now weaving its web as part of the “New Silk Roads” project. It remains to be seen, as China has pledged to do, whether this train will export Laotian products to China...
Finally, let’s not forget that the coronation of Indonesian General Prabowo (73), while not in the presence of the summit, shows that Indonesia is by far the most populous and largest market within ESA ; it is also the country with the highest Muslim population in the world. Governing a country of this size deserves that his peers do not publicly refer to the massacres he perpetrated in Timor-Leste. It’s true that he also took care to choose the son of his predecessor Jokowi as his vice-president.
In any case, ASEAN and China have jointly announced the conclusion of negotiations on the upgrading of the ASEAN-China Free Trade Area (ACFTA) 3.0, marking an important step in their economic relations : this is exactly what China wants, to do business while leaving aside political issues, for the greater benefit of its companies : BYD, the Chinese electric car company already number 1 in ASEAN, intends to increase its market share in luxury cars ($230,000 for a D9).
For many observers, nothing. The author of these lines listened on October 24 to a Webinar organized by the RSIS, a Singaporean think tank, which doesn’t say the opposite. The participating academics were speaking on the theme of “Advancing the ASEAN-Japan comprehensive strategic partnership in the face of geopolitical challenges”, no less. Their conclusions were simple : ASEAN - in fact, the states of Southeast Asia (SEA) - were looking above all for development aid and investment. From Japan, but also from China and the USA. A “joint declaration of cooperation on the Indo-Pacific” had indeed been concluded between the archipelago and ASEAN in 2020, but there was little faith that this would put an end to China’s encroachments in the South China Sea - this must not have pleased Xi Jinping, but he wanted everyone to get to the bottom of the problem.
The webinar speakers suggested cooperation on nuclear energy or the security of the straits, but the Japanese constitution prohibits any progress in this area. The only speaker to suggest concrete progress was in the field of information technology, and he pointed out that this was advancing rapidly in ASEAN, where 71.5% of the population is now connected to the Internet, 130% to cell phones, and 61% of young people (born no later than 2000) are in contact beyond their own country. This was the surest guarantee that ASEAN would remain at the center of Asia (and the world), the obsession of its leaders.
Burma is the most blatant example of ASEAN’s inability to resolve a political crisis. The “Courrier international” reports sourly : “the ten members do not seem to be able to agree on the posture to adopt towards the Burmese junta, and remain powerless in the face of a conflict that is escalating, regrets the regional press.”
The bloc’s appeal extends far beyond Asia : “ASEAN is the bloc with which Algeria is seeking to build strong relations, as part of the new direction that the President of the Republic, Abdelmadjid Tebboune, has given to the country’s foreign policy”, explained the head of Algerian diplomacy, He added that “bilateral negotiations are underway on 13 legal texts covering various fields, such as cooperation in agriculture, fisheries, infrastructure, veterinary health, youth and sports, and higher education and scientific research”.
But the ASEAN summit is not the only one : as soon as it is over, the BRICS summit follows, sometimes with the same participants.
Another article details its merits.