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COP 29

dimanche 8 décembre 2024, par Yves

Un article sur la COP 29, pour quoi faire ?
Why write about COP 29 ?

Tout le monde en parle, pour dire que certains pays ont manifesté leur opposition car les pays « riches » n’ont pas promis assez d’argent aux pays pauvres, notamment l’Inde, ou leur frustration comme le Népal. Et puis, l’actualité se déplace et on cesse d’en parler jusqu’à la COP suivante. Au fait, une COP cela veut dire « conférence des parties » sous l’égide de l’ONU car tous les Etats signataires de la convention climat en font partie, la première ayant eu lieu en 1995 ; mais participent aussi aux discussions les ONG, associations, etc, en tout plus de 70 000 délégués en 2023. La COP 29 vient de se tenir à Bakou (Azerbaidjan), le nombre de participants n’est pas connu.
Pendant une COP, on vérifie si les Etats ont tenu leurs engagements et c’est là où ça se complique. Le ministre qui présidait en fanfare la COP 21 à Paris l’avait présentée comme « contraignante » mais cela n’a empêché personne de trahir ses promesses et Donald Trump de la dénoncer dès qu’il a été élu Président (2016-2020).
Ce n’est pas sans conséquence. Ainsi Erik Solheim, ancien ministre norvégien du développement et ancien directeur du Programme des Nations Unies pour l’environnement (2016-2018) met l’accent sur une probable nouvelle dénonciation dès sa prise de fonctions par le Président américain, pourtant à la tête d’un Etat qui pollue en CO2 plus qu’aucun autre sur notre planète qui souffre déjà un peu partout du dérèglement climatique, y compris en Asie. M. Solheim écrit : « La réunion a eu lieu une semaine après une inondation qui a coûté la vie à plus de 200 personnes dans l’un des pays les plus développés du monde, l’Espagne.
En septembre, 250 autres personnes ont trouvé la mort dans des inondations au Népal. L’année dernière, des inondations ont causé des dégâts considérables au Pakistan et en Chine. L’été dernier, le nord de l’Inde a connu des températures de 52°C dans des régions où très peu de gens ont accès à des climatiseurs. »

Autrement dit, et beaucoup le disent, il y a urgence à lutter contre ce phénomène et l’arrivée de Trump n’est pas une bonne nouvelle. Seulement, les Etats-Unis comptent de moins en moins – et pas seulement en matière climatique d’ailleurs - car le plus gros pollueur est depuis longtemps la Chine qui sait que la lutte pour le climat repose largement sur elle. La Chine est la nation indispensable à l’action climatique, et non les États-Unis.
L’année dernière, elle a fourni les deux tiers de l’ensemble des énergies renouvelables mondiales. Elle a produit 60 % ou plus de tout ce qui est vert - voitures électriques, bus et batteries, panneaux solaires et éoliennes, hydroélectricité et trains à grande vitesse. La Chine est également le plus grand planteur d’arbres au monde, et de loin. »
Rappelons d’ailleurs que c’est l’accord entre les Etats-Unis et la Chine qui avait pemis la conclusion de la COP 21. Mais elle n’est pas seule à être consciente des efforts à faire : « L’Inde vise à produire 500 gigawatts d’énergie solaire, éolienne et hydroélectrique d’ici à 2030. Le Premier ministre Modi lance des « missions vertes », comme un programme visant à équiper 10 millions de foyers de panneaux solaires. Des États indiens comme le Gujarat ont de grandes ambitions écologiques.
L’Indonésie, deuxième plus grande nation de forêt tropicale, a considérablement réduit la déforestation. Le Brésil lui emboîte le pas. L’Europe est désormais dépassée par l’Asie en tant que leader en matière de climat. »
Et de poursuivre, c’est encore plus cruel pour Washington : « Le monde peut très bien se passer des États-Unis. Deuxièmement, de puissants États américains soutiennent l’action climatique. La Californie, New York et d’autres n’abandonneront pas leurs efforts écologiques et combattront Trump bec et ongles.
Ce sont les entreprises qui mènent la charge, et non les gouvernements. Aucune grande entreprise américaine n’a salué la dernière fois que Trump a retiré les États-Unis de l’accord de Paris. Les entreprises américaines voient dans l’économie verte des opportunités de croissance et d’emploi. »
C’est pourquoi il serait absurde de faire de la COP 29 un théâtre de négociation dans lequel la Chine – éternel adversaire – aurait sans coup férir ramassé la mise : « Le marché automobile chinois est déjà plus important que le marché américain et il est alimenté par des batteries.
Les entreprises américaines hésitent à laisser le marché des voitures électriques ou de l’énergie verte entièrement entre les mains de la Chine. »
Bien au contraire, on se bat dans ce nouveau capitalisme pour être numéro 1 aussi dans la décarbonation.
M. Erik Solheim conclut : « La tendance globale vers un monde multipolaire dominé par le Sud va s’accélérer. Après un siècle de domination américaine dans les affaires du monde, l’ascension de l’Asie n’est pas nécessairement mauvaise pour la planète. »
De fait, toute la planète est concernée.
La plupart des grands médias japonais annoncent que la COP29 de Bakou s’est achevée sur un accord visant à tripler le financement annuel de la lutte contre le changement climatique pour le porter à 300 milliards de dollars d’ici à 2035 au lieu des 100 Milliards par an, objectif de l’accord de Copenhague conclu en 2009, les contributions étant menées par les pays développés, dont le Japon, et complétées par des investissements privés. L’objectif est de mobiliser 1,3 billion de dollars par an pour soutenir les efforts climatiques des pays en développement.
Pour la première fois, le texte de l’accord “encourage” également la Chine et les autres nations émergentes et très émettrices, les "pays les plus développés parmi les pays en développement" — une formule régulièrement mise en avant par les négociateurs chinois — à apporter leur contribution aux côtés des Etats-Unis, de l’Europe et du Japon. Toutefois, si ces pays ne sont pas explicitement inclus dans le cadre de financement climatique obligatoire, ils le sont cependant via les Banques Multilatérales de développement.
Ce n’a pas empêché de nombreux pays en développement de critiquer l’accord, le jugeant insuffisant et soulignant les tensions actuelles sur les responsabilités en matière de climat. Or d’un même souffle le gouvernement japonais a approuvé un plan de relance économique de 39 000 trillions de yen (238,5 Milliards €) pour faire face à la hausse du coût de la vie et stimuler la croissance. En somme, comment faire pour mener de front les deux objectifs, lutte pour l’environnement et la croissance ?
Pourtant, on a tort de ne voir dans la lutte contre l’instabilité climatique que ses insuffisances.
La rhétorique régionale s’est apaisée à la suite de la tenue d’élections au Pakistan et en Inde au début de l’année, on prévoit que 2025 entraînera un changement dans les relations bilatérales, qui sont au point mort depuis 2019 : les deux pays, nucléaires, ont alors été au bord de la guerre à la suite d’un combat aérien. Le commerce bilatéral est resté largement suspendu, et même les organismes régionaux sont devenus inactifs, comme l’illustre le fait que l’Association sud-asiatique de coopération régionale (SAARC) n’a pas tenu de sommet depuis 2014.
Or lors de la COP29, l’Inde et le Pakistan se sont fait l’écho des préoccupations du sous-continent concernant le réchauffement climatique et son impact sur l’Asie du Sud, en particulier la région de l’Himalaya. Les rivaux étaient sur la même longueur d’onde en ce qui concerne la responsabilisation des pays développés en matière de financement. Les deux pays sont également frappés par des crises environnementales dont ils sont responsables. Immédiatement après la visite du Ministre des affaires étrangères Jaishankar à Islamabad, le nord de l’Inde et l’est du Pakistan, en particulier New Delhi et Lahore, ont été engloutis dans un smog toxique, ce qui en a fait les deux villes les plus polluées du monde au cours d’octobre dernier. Le smog pourrait servir de prétexte à la coopération environnementale et au changement climatique pour briser la glace entre l’Inde et le Pakistan.
Or les effets du changement climatique vont au-delà de la pollution atmosphérique et sont souvent exacerbés par l’absence de relations bilatérales efficaces.
De nombreux experts ont évoqué la fusion des préoccupations environnementales et économiques pour créer un argumentaire plus convaincant en faveur de la collaboration.
Etant donné que l’Inde et le Pakistan sont tous deux vulnérables aux inondations, aux sécheresses et aux vagues de chaleur, la coopération s’impose dans des domaines communs importants tels que la gestion de l’eau comme le traité de 1960 sur les eaux de l’Indus.
D’autre part, dans ce contexte d’insuffisance du financement de la lutte contre l’émission de CO2, l’Asie du Sud-Est (ASE) cherche, avec l’aide de la Banque asiatique de Développement (BAD), à en retirer la plus grande part possible car elle ressent fortement les effets dévastateurs du changement climatique.
En 2018–2019, le financement du climat a été limité à $27.8 billion soit 5% de ce que les Nations Unies ont fléché pour l’Asie et le Pacifique – chiffres à ajuster à mesure que les Etats rédigent leurs plans nationaux.
Le risque est que l’atténuation éclipse l’adaptation car les projets y sont plus réduits et fragmentés, comme de construire des habitations résistant aux tempêtes, cultiver des variétés adpatées aux sécheresses, créer des réserves d’eau, investir dans la protection sociale… Les investisseurs préfèrent les gros projets d’énergie renouvelable.
La BAD s’efforce donc de convaincre les Ministères des finances d’un meilleur équilibre dans la « ASEAN Climate Finance Policy Platform ».
Mais elle veille également à ce que le capital privé y contribue à hauteur de 20%, notamment par des technologies faiblement carbonées.
Pour chaque pays, la BAD a identifié les risques du changement climatique et la manière d’y répondre.
1 Au Laos, l’analyse de l’impact économique des inondations.
2. Au Cambodge et aux Philippines, le passage du charbon à des sources d’énergie propres.
3. En Indonésie, la mobilisation de financements privés verts.
4 Aux Philippines, le financement de collectivité locales.
5. En Malaysie, une bourse, conforme à la charia, d’échange de droits au carbone
6 A Singapour, la taxation du carbone
7 Un cadre pour l’ensemble de l’ASE élaboré par les Ministres des finances
8. En Thaïlande, l’émission en 2020 d’obligations d’Etat pour financer des projets d’inffrastructure et verte et de protection sociale.

Mais s’il n’y avait que le climat…
La 16e conférence de la Convention des Nations unies sur la diversité biologique (COP16 Biodiversité) s’est tenue à Cali, en Colombie, du 21 octobre au 1er novembre. La biodiversité et le climat sont intriqués, et il serait cohérent de n’avoir qu’une seule COP, mais en consacrer une à la biodiversité permet de flécher certains financements. Un jour peut-être une vraie trajectoire de sortie du carbone et des énergies fossiles permettra de penser ensemble ces enjeux, qui sont en réalité les deux faces d’une même médaille.
Pour l’heure néanmoins, le risque est que des solutions en faveur du climat continuent d’être contre-productives telles que le développement de monocultures afin de stocker du carbone ou la production de biocarburants qui conduisent à la destruction d’écosystèmes riches et à la déforestation.
D’autre part, la biodiversité manque d’indicateurs quantitatifs précis, les experts de la biodiversité sont contraints de réfléchir à partir d’estimations.
Pourtant, plus de la moitié du PIB mondial dépend directement de la biodiversité !
Trois objectifs étaient avancés pour la COP de Cali : le financement ; l’élaboration d’indicateurs de suivi des engagements qui soient reconnus au niveau international ; le partage des ressources génétiques. Les deux premiers, qui étaient les principaux, n’ont pas abouti.
A la fin de la COP16, seuls 44 pays avaient actualisé leurs plans d’actions nationaux.
En revanche, la question du partage des ressources génétiques et de la préservation des ressources indispensables aux laboratoires pharmaceutiques - sachant que, ces trente dernières années, plus de 80 % des anticancéreux mis sur le marché étaient issus de plantes médicinales ou inspirés de leurs propriétés - a avancé.
Désormais, un fonds séparé, administré par les Nations Unies, recevra un pourcentage du chiffre d’affaires des industries en rétribution de l’utilisation de séquence génétique. Une partie sera reversée aux peuples autochtones (5 % de la population mondiale), qui vivent dans des écosystèmes occupant ¼ de la surface de la planète mais où se trouvent 80 % de la biodiversité mondiale.
Comme pour le climat, il en va de l’intérêt même des entreprises de faire face aux risques liés à la perte de biodiversité, qui sont principalement de deux sortes - sans même parler des risques physiques et juridiques :
  le retard par rapport aux entreprises innovantes qui ont pris la mesure de l’enjeu majeur représenté par la biodiversité ;
  la gestion des coûts financiers liés aux risques que les entreprises ne pourront plus assumer et que les assurances ne voudront plus assurer.
Les choix en faveur de la biodiversité vont tous coûter plus cher au début mais les entreprises y gagneront sur le long terme.

Commentaires :
1 Les résultats de la COP 29 climat ont déçu mais tout n’a pas été négatif et même l’arrivée à la Présidence d’un « climato-sceptique » comme Trump peut ne pas avoir les effets catasrophiques redoutés ;
2 Le rôle du capital privé dans la lutte contre le changement climatiquene doit pas être sous-estimé ;
3 Plus généralement, la lutte contre le déréglement climatique et la dégradation de la biodiversité est l’affaire de tous et pas seulement des grandes conférences internationales.
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Everyone’s talking about it, to say that some « poor » countries have expressed their opposition because the ‘rich’ ones have not promised enough money to notably India, or their frustration, like Nepal. And then the news shifts and we stop talking about it until the next COP. By the way, a COP stands for ‘Conference of the Parties’ under the aegis of the UN, because all the signatory states of the climate convention are part of it, the first having taken place in 1995 ; but NGOs, associations, etc. also take part in the discussions, more than 70,000 delegates in 2023. COP 29 has just been held in Baku (Azerbaijan), but the number of participants is not known.
During a COP, whether the States have kept their commitments is checked, and that’s where things get complicated. The minister who presided over COP 21 in Paris with such fanfare presented it as ‘binding’, but that did not stop anyone from betraying their promises and Donald Trump from denouncing it as soon as he was elected President (2016-2020).
This is not without consequences. Erik Solheim, former Norwegian Minister for Development and former Director of the United Nations Environment Programme (2016-2018), highlights the likelihood of a new denunciation as soon as the US President takes office, despite the fact that he heads a country that pollutes more CO2 than any other on our planet, which is already suffering from climate change just about everywhere, including Asia. Mr Solheim writes : « The meeting took place a week after a flood that claimed the lives of more than 200 people in one of the world’s most developed countries, Spain.
In September, a further 250 people died in floods in Nepal. Last year, floods caused considerable damage in Pakistan and China. Northern India experienced 52°C last summer in areas where very few people have access to air conditioners. »

In other words, and many are saying this, there is an urgent need to combat this phenomenon, and Trump’s arrival is not good news. However, the United States is becoming less and less important - and not just when it comes to climate change - because the biggest polluter has long been China, which knows that the fight against climate change largely depends on it. China is the indispensable nation for climate action, not the United States.
Last year, it supplied two-thirds of all the world’s renewable energy. It produced 60% or more of everything green - electric cars, buses and batteries, solar panels and wind turbines, hydroelectricity and high-speed trains. China is also by far the world’s biggest tree planter. »
Remember that it was the agreement between the United States and China that paved the way for the conclusion of COP 21. But it is not alone in being aware of the efforts that need to be made : « India is aiming to produce 500 gigawatts of solar, wind and hydroelectric power by 2030. Prime Minister Modi is launching ‘green missions’, such as a programme to equip 10 million homes with solar panels. Indian states such as Gujarat have big green ambitions.
Indonesia, the second largest rainforest nation, has considerably reduced deforestation. Brazil is following suit. Europe is now surpassed by Asia as a climate leader. »
And he goes on, which is even crueller for Washington : « The world can do well without the US. Secondly, powerful American states support climate action. California, New York and others will not abandon their green efforts, and fight Trump tooth and nail.
Business is leading the charge, not the government. No major US business saluted when Trump last time took the US out of the Paris Agreement. American companies see opportunities for growth and jobs in the green economy. »
The Chinese domestic car market is already bigger than America’s and it is battery-powered.
US businesses are wary about leaving the market for electric cars or green energy totally in the hands of China. »
On the contrary, this new capitalism is fighting to be number 1 in decarbonisation too.
Erik Solheim concludes : « The global trend towards a multipolar world dominated by the Global South will speed up. After a century of US dominance in world affairs, the ascent of Asia is not necessarily bad for the planet. »
In fact, the whole planet is concerned.
Most of Japan’s major media outlets are reporting that COP29 in Baku ended with an agreement to triple annual funding for the fight against climate change to $300 billion by 2035 from the $100 billion target set out in the Copenhagen Accord of 2009, with contributions led by developed countries, including Japan, and supplemented by private investment. The aim is to mobilise $1.3 trillion a year to support the climate efforts of developing countries.
For the first time, the text of the agreement also ‘encourages’ China and the other emerging nations with high emissions, the ‘most developed countries among the developing countries’ - a phrase regularly used by the Chinese negotiators - to make their contribution alongside the United States, Europe and Japan. However, while these countries are not explicitly included in the mandatory climate financing framework, they are included via the Multilateral Development Banks.
But this did not stop many developing countries from criticising the agreement as insufficient and highlighting current tensions over climate responsibilities. At the same time, the Japanese government has approved a 39,000 trillion yen (€238.5 billion) economic stimulus plan to cope with the rising cost of living and stimulate growth. In short, how can we reconcile the two objectives of environmental protection and growth ?
Yet it would be wrong to see the fight against climate instability only in terms of its shortcomings.
With regional rhetoric calmed following elections in Pakistan and India earlier this year, 2025 is expected to bring a change in bilateral relations, which have been at a standstill since 2019, when the two nuclear-armed countries were on the brink of war following a dogfight. Bilateral trade has remained largely suspended, and even regional bodies have become inactive, as illustrated by the fact that the South Asian Association for Regional Cooperation (SAARC) has not held a summit since 2014.
At COP29, India and Pakistan echoed the sub-continent’s concerns about global warming and its impact on South Asia, particularly the Himalayan region. The rivals were on the same wavelength when it came to developed countries taking responsibility for funding. Both countries have also been hit by environmental crises for which they are responsible. Immediately after Foreign Minister Jaishankar’s visit to Islamabad, northern India and eastern Pakistan, particularly New Delhi and Lahore, were engulfed in toxic smog, making them the two most polluted cities in the world during October. Smog could be used as a pretext for environmental cooperation and climate change to break the ice between India and Pakistan.
Yet the effects of climate change go beyond air pollution and are often exacerbated by the absence of effective bilateral relations.
Many experts have pointed to the merging of environmental and economic concerns to create a more compelling case for collaboration.
Given that India and Pakistan are both vulnerable to floods, droughts and heat waves, cooperation is needed in important common areas such as water management like the 1960 Indus Water Treaty.
On the other hand, against this backdrop of insufficient funding for the fight against CO2 emissions, South East Asia (SEA) is seeking, with the help of the Asian Development Bank (ADB), to get as much as possible out of it, as it is feeling the devastating effects of climate change acutely.
In 2018-2019, climate funding has been limited to $27.8 billion, or 5% of what the United Nations has earmarked for Asia and the Pacific - figures to be adjusted as countries draw up their national plans.
The risk is that mitigation will overshadow adaptation, as projects are smaller and more fragmented, such as building storm-resistant housing, growing drought-resistant crops, creating water reserves, investing in social protection, etc. Investors prefer large-scale renewable energy projects.
The ADB is therefore working hard to convince finance ministries to strike a better balance in the ASEAN Climate Finance Policy Platform.
But it is also making sure that private capital contributes up to 20%, in particular through low-carbon technologies.
For each country, the ADB has identified the risks of climate change and how to respond to them.
1 In Laos, an analysis of the economic impact of flooding.
2. In Cambodia and the Philippines, the transition from coal to clean energy sources.
3. In Indonesia, mobilising green private finance.
4 In the Philippines, financing local authorities.
5. In Malaysia, a Sharia-compliant carbon trading exchange.
6 In Singapore, carbon taxation
7 An SEA-wide framework developed by finance ministers
8. In Thailand, the issue of government bonds in 2020 to finance green infrastructure and social protection projects.

But if climate were the only issue...
The 16th Conference of the United Nations Convention on Biological Diversity (COP16 Biodiversity) was held in Cali, Colombia, from 21 October to 1 November. Biodiversity and climate are intertwined, and it would be coherent to have just one COP, but devoting one to biodiversity means that certain funding can be channelled. One day, perhaps, a real pathway out of carbon and fossil fuels will enable us to think together about these issues, which are in fact two sides of the same coin.
For the time being, however, there is a risk that climate-friendly solutions will continue to be counter-productive, such as the development of monocultures to store carbon or the production of biofuels that lead to the destruction of rich ecosystems and deforestation.
Biodiversity also lacks precise quantitative indicators, and biodiversity experts are forced to work on the basis of estimates.
Yet more than half the world’s GDP depends directly on biodiversity !
Three objectives were put forward for the Cali COP : funding ; the development of internationally recognised indicators for monitoring commitments ; and the sharing of genetic resources. The first two, which were the most important, were not achieved.
By the end of COP16, only 44 countries had updated their national action plans.
On the other hand, progress has been made on the issue of sharing genetic resources and preserving resources that are essential to pharmaceutical laboratories - bearing in mind that, over the last thirty years, more than 80% of anti-cancer drugs marketed were derived from medicinal plants or inspired by their properties.
From now on, a separate fund, administered by the United Nations, will receive a percentage of the industries’ turnover as payment for the use of genetic sequences. Part of this will be paid back to indigenous peoples (5% of the world’s population), who live in ecosystems occupying ¼ of the planet’s surface but containing 80% of the world’s biodiversity.
As with climate change, it is in the very interests of businesses to face up to the risks associated with the loss of biodiversity, which are mainly of two kinds - not to mention the physical and legal risks :
 lagging behind innovative companies that have taken the measure of the major challenge represented by biodiversity ;
 managing the financial costs associated with the risks that companies will no longer be able to assume and that insurance companies will no longer want to insure.
Choices in favour of biodiversity will all cost more initially, but companies will gain in the long term.
Comments :
1 The results of COP 29 were disappointing, but not everything was negative and even the arrival of a climate sceptic like Trump in the Presidency may not have the cataclysmic effects feared ;
2 The role of private capital in the fight against climate change should not be underestimated ;
3 More generally, the fight against climate deregulation and the degradation of biodiversity is everybody’s business, not just that of the major international conferences.

Yves Carmona


Voir en ligne : https://www.gavroche-thailande.com/