BRICS
dimanche 8 décembre 2024, par
Les BRICS, miroir aux alouettes ?
The BRICS, a lure ?
Les BRICS se réunissent déjà depuis quelques années mais on peut se demander si le sommet qui vient de se tenir à Kazan (Russie) du 22 au 24 Octobre ne marque pas une étape décisive dans cette routine annuelle.
En tout cas, les BRICS sont à la mode : tout le monde veut en faire partie, ou presque - les Etats-Unis l’ont toujours considéré, non sans raison, comme une machine de guerre contre eux et les Européens, bien qu’en ordre dispersé, sont plutôt méfiants.
Mais pour tous les autres, surtout les pays « émergents » comme récemment la Turquie qui souhaite en être alors qu’elle est membre de l’OTAN et candidate à l’UE depuis 1967, tenue par l’une et l’autre en lisière, le sommet des BRICS est une bonne occasion de se mettre en scène et de faire des affaires. D’ailleurs, ils ne sont pas une organisation, il n’y a même pas de secrétariat mais simplement une rotation entre « partenaires », alors à quoi bon pour un Pays Moins Avancé (PMA) payer sa cotisation alors qu’ils suffit d’être invité ?
Laissons la parole à un organisme qui cherche surtout à vendre les Universités britanniques mais dont le compte-rendu est intéressant.
« Quatre pays d’Asie du Sud-Est (ASE) - la Malaisie, l’Indonésie, le Viêt Nam et la Thaïlande - sont devenus des « pays partenaires » des BRICS, un groupe d’économies émergentes considéré comme un contrepoids à l’Occident.
Lors du sommet annuel des BRICS+ qui s’est tenu à Kazan, en Russie, du 22 au 24 octobre, les quatre pays ont fait partie des 13 nouvelles nations ajoutées à l’alliance en tant que pays partenaires - les neuf autres nations étant l’Algérie, la Biélorussie, la Bolivie, Cuba, le Kazakhstan, le Nigeria, la Turquie, l’Ouganda et l’Ouzbékistan.
Ces pays ne sont pas encore membres à part entière du groupe, qui a été créé en 2006 et comprenait initialement le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine. Les deux derniers se faisaient encore la guerre en 2019 mais le sommet de Kazan leur a permis – pour le moment - de se réconcilier.
L’Afrique du Sud a rejoint le groupe en 2010, tandis que l’Égypte, l’Éthiopie, l’Iran et les Émirats arabes unis (EAU) sont devenus membres des BRICS cette année. Les économies des membres représentent plus de 28,5 billions de dollars américains, soit environ 28 % de l’économie mondiale. »
Concernant la guerre en Ukraine, la Russie a tout le loisir de défendre, sans Zelenski, son point de vue. Selon un media local citant le ministre Lavrov , « le désir de la Malaisie de rejoindre les BRICS représente son effort pour maintenir ses politiques et son identité en tant que pays indépendant et neutre, en trouvant un équilibre avec les grandes puissances et en ouvrant de nouvelles opportunités commerciales et d’investissement ».
Or la Malaisie préside l’ASEAN, réunion régionale ouverte à ses « partenaires du développement », il pourrait donc y avoir davantage d’engagements multilatéraux ou de réunions « ASEAN Plus » avec diverses autres puissances.
Citons le même organisme : « Les pays (qui viennent d’adhérer) sont également mieux à même de se positionner pour bénéficier de l’agenda du Sud global et d’accéder à la banque de développement des BRICS et à l’arrangement de réserve pour imprévus, un mécanisme permettant de surmonter les crises financières.
Pour la Malaisie en particulier, cela peut également être le signe d’un mécontentement à l’égard des pays occidentaux qui soutiennent Israël dans le cadre de la guerre à Gaza et du désir d’influencer un bloc plus important de pays considérés comme un contrepoids à l’Occident. Néanmoins, bien que les BRICS aient été perçus comme un bloc anti-occidental, les analystes politiques de la région estiment que l’adhésion aux BRICS ne signifie pas que ces quatre pays s’alignent sur la Chine ou la Russie, ni même qu’ils s’éloignent des priorités régionales de l’ASEAN.
Les quatre pays ASE précités continuent de mener une politique étrangère équilibrée (entre l’Est et l’Ouest) et cherchent à améliorer les possibilités de coopération économique. L’Indonésie est déjà un pays du G20 et, avec la Thaïlande, elle est candidate à l’adhésion à l’Organisation de Coopération et Développement Economiques (OCDE).
Cet article le dit bien : même si la presse en a souvent fait une machine de guerre contre l’Occident, le sommet des BRICS, s’il comporte cette dimension anti-occidentale, n’est pas que cela et a d’autres visées. C’est un « club » parmi d’autres, cités ci-dessus, le plus select étant l’OCDE dont l’accès fait l’objet de longues négociations et est réservé à des pays adeptes de l’économie de marché..
Essayons d’énumérer les avantages du sommet des BRICS
La Russie de Poutine : pour ce dernier, il s’agit de montrer, photos à l’appui, qu’il n’est pas isolé. Rappelons que suite à l’invasion de l’Ukraine le 24 février 2022, il a fait l’objet de sanctions occidentales de plus en plus rudes. Le sommet des BRICS+ est un moyen de montrer qu’il reste maître du jeu.
Les photos sont là pour cela et elles sont nombreuses et diverses. La Présidence russe du sommet des BRICS ainsi que le Ministère russe des affaires étrangères exhibent à l’envi M. Poutine serrant la main aux uns et aux autres : les membres des BRICS et les nouveaux partenaires comme le Président Ramaphosa d’Afrique du Sud, le President des Emirats Arabes Unis (EAU) Mohammed bin Zayed Al Nahyan, mais aussi M. Gutteres, le Secrétaire général des Nations Unies, qu’on est étonné de voir ainsi légitimer par sa présence un chef d’Etat envahisseur depuis des années d’un Etat souverain dont l’ambition est de constituer une sorte d’ONU parallèle.
Les images sont savamment mises en scène pour tenter de gommer les divergences et même les désaccords entre participants, qui ne manquent pas.
Intérêts divergents : qu’y a-t-il de commun entre la Chine, deuxième puissance industrielle au monde, et le Laos, PMA dont le Président Thongloung Sisoulith est photographié serrant la main de Poutine ?
Désaccords : l’Inde puis le Brésil, dont les intérêts communs avec les Etats-Unis sont importants, ont refusé de se joindre à l’ambitieux projet de Xi Jinping de « Nouvelle route de la soie » (BRI) dont l’Italie, d’abord signataire, s’était déjà retirée à la fin de 2023 car elle n’y trouvait aucun intérêt. C’est pourquoi sur la photo officielle du sommet de Kazan on ne voit pas les Présidents Modi et Lula, pour qui le format des BRICS est avant tout une occasion de faire des affaires, y compris avec les Etats-Unis et l’Occident, pas de servir de tremplins aux Présidents Poutine et Xi Jinping. L’élection de Trump ne peut qu’ajouter à la volonté d’éviter le conflit commercial avec les Etats-Unis. Le refus brésilien a d’ailleurs provoqué la protestation du Vénézuela, supporter de Poutine.
Pour le « Sud Global », ce qui compte c’est que « les BRICS contribuent à un ordre mondial plus juste et plus équilibré » comme l’écrit un quotidien chinois. « Les BRICS ont évolué au-delà de leurs racines économiques pour devenir une plateforme de collaboration politique et stratégique. Le groupe a acquis une influence croissante qui lui permet d’assumer un rôle central dans la promotion de la stabilité mondiale, de la prospérité mutuelle, du développement durable et de la gouvernance multilatérale. Initialement constitué d’un groupe d’économies en développement rapide, le BRICS a évolué au-delà de ses racines économiques pour devenir une plate-forme de collaboration politique et stratégique. Le groupe a acquis une influence croissante qui lui permet d’assumer un rôle central dans la promotion de la stabilité mondiale, de la prospérité mutuelle, du développement durable et de la gouvernance multilatérale. (…) Dans un effort pour réduire la dépendance au dollar, les dirigeants des BRICS ont discuté de mesures visant à promouvoir les transactions en devises locales (…)
L’inclusion de nouveaux membres d’Afrique et du Moyen-Orient signifie que les BRICS ont l’intention d’être une force mondiale, avec une représentation au-delà des limites traditionnelles des puissances économiques. Le leadership de la Chine et son engagement en faveur d’un développement équitable et inclusif garantissent que les BRICS sont bien placés pour favoriser un environnement où les voix et les intérêts divers sont respectés, réduisant potentiellement les conflits découlant de l’exclusion économique et politique. »
Ce commentaire chinois exprime clairement la volonté de faire des BRICS, sous conduite chinoise, une alternative au pouvoir occidental.
Selon Yead Mirza, un expert indépendant en géopolitique, « cette alternative devrait porter également sur le système SWIFT dont les Etats-Unis ont exclus la Russie au titre des sanctions, mais même la mise en accusation de Poutine par la Cour Pénale Internationale (CPI) » ne l’a pas impressionné.
Cela étant, le format BRICS offre toute la souplesse nécessaire y compris quand les intérêts de ses participants ne convergent pas. Selon Celso Amorim, conseiller du Président brésilien Lula pour les affaires étrangères, il s’agit certes d’élever la relation avec la Chine, cependant « la BRI, ce n’est pas un traité. Les projets du Brésil peuvent correspondre ou pas avec ceux de la Chine. »
Le Brésil est la huitième économie mondiale et les États-Unis sont son deuxième partenaire commercial. En 2023, les échanges commerciaux avec les États-Unis se sont élevés à 74,8 milliards de dol-lars, les exportations vers le Brésil représentaient 2,3 % des exportations totales des États-Unis, tandis que les importations en provenance du Brésil représentaient 1,2 %. En mai 2024, le Brésil et les États-Unis ont convenu d’accroître le commerce et l’investissement.
La Chine, en revanche, en est le premier partenaire commercial depuis 14 ans. Le Brésil a été le premier pays d’Amérique latine à dépasser les 100 milliards de dollars en échanges commerciaux annuels avec la Chine.
En 2023, le volume des échanges bilatéraux a atteint 181,53 milliards de dollars, soit une hausse de 6,1 % par rapport à l’année précédente. Les exportations de la Chine vers le Brésil se sont élevées à 59,11 milliards de dollars (en baisse de 4,3 %), tandis que les importations du Brésil ont augmenté pour atteindre 122,42 milliards de dollars (en hausse de 11,9 %).
Autre membre important, la participation de l’Inde aux BRICS souligne sa stratégie visant à équilibrer ses liens entre les plateformes du Sud et l’Occident. Elle a toujours refusé de rejoindre la BRI, ce qui explique le manque d’engagement de ses entreprises. Les relations tendues avec la Chine, marquées par un déséquilibre commercial bilatéral et des tensions frontalières, ont encore façonné la perception négative de l’initiative par l’Inde. En outre, l’Inde s’oppose aux Nouvelles routes de la soie parce que le corridor économique sino-pakistanais (CPEC) traverse le Cachemire (PoK) occupé par le Pakistan, ce que l’Inde considère comme une violation de son intégrité territoriale et voit dans la BRI une forme de néo-colonialisme chinois, avec des projets qui enferment les petits pays dans des cycles d’endettement paralysants, nuisent aux écosystèmes locaux et perturbant les communautés. Les projets tels que le bail controversé de 99 ans du port de Hambantota au Sri Lanka dans le cadre d’un échange de dettes illustrent les crises financières qui peuvent découler de tels arrangements. L’Inde craint que ces dettes non soutenables ne rendent les pays partenaires vulnérables aux influences chinoises et qu’elles ne portent atteinte à leur souveraineté.
Et le dollar dans tout ça ?
Lors du sommet de Kazan, Vladimir Poutine a annoncé un système de paiement des BRICS, le BRICS Pay mais a constaté que les membres des BRICS sont concentrés sur des projets à court terme qui visent à « renforcer leur rôle dans le système monétaire international, en élargissant la coopération interbancaire et l’utilisation des devises nationales dans les échanges commerciaux mutuels », avec pour objectifs des systèmes de paiement qui n’exigent pas le dollar, une volonté qui n’est pas nouvelle mais n’est pas une mince affaire.
Tandis que certains commentateurs ont exprimé leur scepticisme et maintenu que le « rêve de dédollarisation des BRICS demeure un rêve », les décideurs américains semblent prudents, comme l’illustre le fait que le Congrès a tenu une réunion sur « La domination du dollar : préserver le statut du dollar américain en tant que monnaie de réserve mondiale en juin 2023. »
L’Australie, le Japon, la Nouvelle-Zélande et le Canada, ont uni leurs forces et sanctionné la Russie mais une majorité d’États s’en sont abstenus. La Russie a donc pu compenser les restrictions unilatérales qui lui ont été imposées en se tournant vers des pays tiers, notamment l’Inde et la Chine, et dans une certaine mesure la Turquie. Les États-Unis, avec le soutien de l’UE, cherchent à les contraindre à s’aligner sur leurs restrictions par des sanctions extraterritoriales, également appelées « secondaires ».
D’autres alliances telles que le Mouvement des non-alignés et le G77 sont critiques de ces outils, souvent appelés « mesures coercitives unilatérales ».
En réalité, dès qu’une crise se produit et à nouveau après la victoire de Trump, le dollar monte en flèche : il reste la monnaie refuge par excellence, quitte à baisser une fois la crise passée – rester trop haut n’est pas bon pour les exportations américaines.
Le Kremlin lui-même l’a reconnu aussitôt le sommet passé : la formation d’une monnaie unique au sein des BRICS est "impossible" pour le moment, a déclaré peu après son porte-parole Dimitry Peskov.
A contrario, sans une puissance dominante occidentale, les petits pays pourraient se retrouver vulnérables face aux géants régionaux tels que la Chine, qui pourraient leur imposer leur volonté.
Trump parviendra-t-il à sauver le dollar ? En campagne, il a été des plus clairs : « Vous quittez le dollar, vous ne commercez plus avec les Etats- Unis ». Le lendemain de son élection, le dollar a fortement augmenté.
Un expert en finance britannique montre bien en quoi il est difficile de construire un système financier alternatif.
La déclaration finale des BRICS met l’accent sur un système financier multipolaire. Le FMI, la Banque Mondiale, ce qu’on appelle le « consensus de Washington » privilégient au contraire la stabilité macroéconomique, la soutenabilité de la dette, la finance climatique et l’infrastructure financière.
Le FMI, en coordination avec l’Association Internationale pour le développement, filiale de la Banque mondiale, soutient les économies vulnérables par des prêts concessionnels mais exige la discipline budgétaire.
Au contraire, la Nouvelle banque de développement (NDB) des BRICS est moins exigeante sur la conditionnalité. En incluant de nouveaux membres comme l’Egypte, l’Ethiopie et les EAU, elle montre sa volonté de construire un modèle de financement plus souple.
Le financement climatique fait aussi apparaître des divergences : plus standardisé dans le cas du FMI/Banque mondiale, le Brésil et l’Inde trouvent la souplesse de la NDB plus adaptée à leur forme de développement.
En matière d’infrastructure financière, des divergences profondes se font jour avec les institutions financières internationales qui n’envisagent que des modifications très prudentes.
La communauté financière internationale sera attentive aux déclarations de la COP 29 et du 11ème G20 : iront-elles vers la confrontation ou la coopération ?
En définitive, moins problématique est le commerce, que l’OMC est censée réguler, bien que les Etats Unis entravent son fonctionnement normal en bloquant l’organe d’appel de son règlement des différends.
Pour clore provisoirement sur un sommet qui a fait l’objet à ce jour de près de 300 articles de presse et ça continue, on reprendra volontiers cette saillie de l’un d’entre eux : « le format BRICS se transformera-t-il d’un brouhaha de bazar à celui d’un centre commercial ? ».
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The BRICS have been meeting for a number of years now, but we may well wonder whether the summit that has just been held in Kazan (Russia) from 22 to 24 October marks a decisive stage in this annual routine.
In any case, the BRICS are all the rage : everyone wants to be part of it, or almost everyone - the United States has always seen it, not without reason, as a war machine against it, and the Europeans, albeit in scattered order, are rather wary.
But for all the others, especially the ‘emerging’ countries such as Turkey, which wants to be part of the BRICS even though it has been a member of NATO and a candidate for EU membership since 1967, and has been kept on the sidelines by both, the BRICS summit is a good opportunity to show off and do business. What’s more, the BRICS are not an organisation - there isn’t even a secretariat, just a rotation of ‘partners’ - so what’s the point of a Least Developed Country (LDC) paying its dues when all it has to do is get invited ?
Let’s hear from an organisation that is mainly trying to sell British Universities, but whose account is interesting.
‘Four South East Asian (SEA) countries - Malaysia, Indonesia, Vietnam and Thailand - have become ‘partner countries’ of the BRICS, a group of emerging economies seen as a counterweight to the West.
At the annual BRICS+ summit held in Kazan, Russia, from 22 to 24 October, the four countries were among 13 new nations added to the alliance as partner countries - the other nine being Algeria, Belarus, Bolivia, Cuba, Kazakhstan, Nigeria, Turkey, Uganda and Uzbekistan.
These countries are not yet full members of the group, which was created in 2006 and initially included Brazil, Russia, India and China. The latter two were still at war with each other in 2019, but the Kazan summit enabled them - for the time being - to reconcile.
South Africa joined the group in 2010, while Egypt, Ethiopia, Iran and the United Arab Emirates (UAE) became BRICS members this year. The members’ economies represent more than US$28.5 trillion, or around 28% of the world economy.’
As for the war in Ukraine, Russia has plenty of time to defend its point of view without Zelenski. According to a local media report quoting Minister Lavrov, ‘Malaysia’s desire to join the BRICS represents its effort to maintain its policies and identity as an independent and neutral country, striking a balance with the major powers and opening up new trade and investment opportunities’.
Malaysia chairs ASEAN, a regional meeting open to its ‘development partners’, so there could be more multilateral engagements or ‘ASEAN Plus’ meetings with various other powers.
To quote the same organisation : ‘The (newly acceded) countries are also in a better position to position themselves to benefit from the Global South agenda and to access the BRICS Development Bank and the Contingency Reserve Arrangement, a mechanism to overcome financial crises.
For Malaysia in particular, it may also be a sign of dissatisfaction with Western countries supporting Israel in the Gaza war and a desire to influence a larger bloc of countries seen as a counterweight to the West. Nevertheless, although the BRICS have been perceived as an anti-Western bloc, political analysts in the region believe that membership of the BRICS does not mean that these four countries are aligning themselves with China or Russia, or even that they are moving away from ASEAN’s regional priorities.
The four ASEAN countries mentioned above continue to pursue a balanced foreign policy (between East and West) and seek to enhance opportunities for economic cooperation. Indonesia is already a G20 country and, along with Thailand, is a candidate for membership of the Organisation for Economic Co-operation and Development (OECD).
This article says it all : even if the press has often turned it into a war machine against the West, the BRICS summit, while it has this anti-Western dimension, is not just that and has other aims. It is just one of the ‘clubs’ mentioned above, the most select being the OECD, to which access is the subject of lengthy negotiations and is reserved for countries with a free-market economy.
Let’s try to list the advantages of the BRICS summit
Putin’s Russia : for Putin, it is a question of showing, with photos, that he is not isolated. Remember that following the invasion of Ukraine on 24 February 2022, he was subjected to increasingly harsh Western sanctions. The BRICS+ summit is a way of showing that it remains in control of the game.
The photos are there for all to see, and they are many and varied. The Russian Presidency of the BRICS summit and the Russian Ministry of Foreign Affairs show Mr Putin shaking hands with everyone : the members of the BRICS and new partners such as President Ramaphosa of South Africa, the President of the United Arab Emirates (UAE) Mohammed bin Zayed Al Nahyan, and also Mr Gutteres, the Secretary-General of the United Nations who, by his presence, is legitimising a head of state who has been invading a sovereign country for years and whose ambition is to set up a kind of parallel UN.
The images are skilfully staged to try to erase the divergences and even disagreements between the participants, of which there are many.
Divergent interests : what do China, the world’s second largest industrial power, and Laos, an LDC whose President Thongloung Sisoulith is pictured shaking hands with Putin, have in common ?
Disagreements : India and then Brazil, which have major interests in common with the United States, refused to join Xi Jinping’s ambitious ‘New Silk Road’ (BRI) project, which Italy, initially a signatory, withdrew from at the end of 2023 because it had no interest in joining. This is why the official photo of the Kazan summit does not show Presidents Modi and Lula, for whom the BRICS format is first and foremost an opportunity to do business, including with the United States and the West, and not a springboard for Presidents Putin and Xi Jinping. Trump’s election can only add to the desire to avoid a trade conflict with the United States. Brazil’s refusal has also provoked protests from Venezuela, a supporter of Putin.
For the Global South, what matters is that ‘the BRICS contribute to a fairer and more balanced world order’, as one Chinese daily puts it. ‘The BRICS have evolved beyond their economic roots to become a platform for political and strategic collaboration. The group’s growing influence enables it to assume a central role in promoting global stability, mutual prosperity, sustainable development and multilateral governance. Initially a group of rapidly developing economies, the BRICS has evolved beyond its economic roots to become a platform for political and strategic collaboration. The group’s growing influence has enabled it to assume a central role in promoting global stability, mutual prosperity, sustainable development and multilateral governance. (...) In an effort to reduce dependence on the dollar, BRICS leaders discussed measures to promote transactions in local currencies (...)
The inclusion of new members from Africa and the Middle East means that the BRICS intend to be a global force, with representation beyond the traditional boundaries of economic powers. China’s leadership and commitment to equitable and inclusive development ensure that the BRICS are well placed to foster an environment where diverse voices and interests are respected, potentially reducing conflicts arising from economic and political exclusion.’
This Chinese comment clearly expresses the desire to make the BRICS, under Chinese leadership, an alternative to Western power.
According to Yead Mirza, an independent geopolitical expert, ‘this alternative should also cover the SWIFT system, from which the United States has excluded Russia under sanctions, but even Putin’s indictment by the International Criminal Court (ICC)’ has not impressed him.
That said, the BRICS format offers all the necessary flexibility, even when the interests of its participants do not converge. According to Celso Amorim, foreign affairs adviser to Brazilian President Lula, it is certainly a question of elevating relations with China, but ‘the BRI is not a treaty. Brazil’s projects may or may not correspond with China’s.’
Brazil is the world’s eighth-largest economy, and the United States is its second-largest trading partner. In 2023, trade with the United States totalled 74.8 billion dolares, with exports to Brazil accounting for 2.3% of total US exports, while imports from Brazil accounted for 1.2%. In May 2024, Brazil and the United States agreed to increase trade and investment.
China, on the other hand, has been Brazil’s leading trading partner for 14 years. Brazil was the first Latin American country to surpass $100 billion in annual trade with China.
In 2023, the volume of bilateral trade reached 181.53 billion dollars, up 6.1% on the previous year. China’s exports to Brazil totalled $59.11 billion (down 4.3%), while Brazil’s imports rose to $122.42 billion (up 11.9%).
Another important member, India’s participation in the BRICS underpins its strategy of balancing its links between the platforms of the South and the West. India has always refused to join the BRI, which explains the lack of commitment on the part of its companies. Tense relations with China, marked by a bilateral trade imbalance and border tensions, have further shaped India’s negative perception of the initiative.
In addition, India opposes the New Silk Roads because the China-Pakistan Economic Corridor (CPEC) passes through Pakistan-occupied Kashmir (PoK), which India sees as a violation of its territorial integrity, and sees the BRI as a form of Chinese neo-colonialism, with projects that lock small countries into crippling debt cycles, damaging local ecosystems and disrupting communities. Projects such as the 99-year Controversial Lease of the Port of Hambantota in Sri Lanka as part of a debt swap illustrate the financial crises that can flow from such arrangements. India fears that such unsustainable debts could leave partner countries vulnerable to Chinese influence and undermine their sovereignty.
And what about the dollar ?
At the Kazan summit, Vladimir Putin announced a BRICS payment system, BRICS Pay, but noted that BRICS members are focused on short-term projects to ‘strengthen their role in the international monetary system, by expanding interbank cooperation and the use of national currencies in mutual trade’, with the aim of payment systems that do not require the dollar, a desire that is not new but is no mean feat.
While some commentators have expressed scepticism and maintained that the ‘BRICS de-dollarisation dream remains a dream’, US policymakers appear cautious, as illustrated by the fact that Congress held a meeting on ‘Dollar Dominance : Preserving the Status of the U.S. Dollar as the World’s Reserve Currency in June 2023’.
Australia, Japan, New Zealand and Canada joined forces and sanctioned Russia, but a majority of states abstained. Russia was therefore able to compensate for the unilateral restrictions imposed on it by turning to third countries, in particular India and China, and to some extent Turkey. The United States, with the support of the EU, is seeking to force them to align with its restrictions by means of extraterritorial sanctions, also known as ‘secondary’ sanctions.
Other alliances such as the Non-Aligned Movement and the G77 are critical of these tools, often referred to as ‘uni-lateral coercive measures’.
In reality, as soon as a crisis occurs, and again after Trump’s victory, the dollar soars : it remains the ultimate safe-haven currency, even if it has to fall once the crisis is over - staying too high is not good for American exports.
The Kremlin itself admitted as soon as the summit was over : the formation of a single currency within the BRICS is ‘impossible’ for the time being, its spokesman Dimitry Peskov said shortly afterwards.
On the other hand, without a dominant Western power, the smaller countries could find themselves vulnerable to regional giants such as China, which could impose their will on them.
Will Trump be able to save the dollar ? During his campaign, he made it very clear : ‘You leave the dollar, you don’t trade with the United States’. The day after his election, the dollar rose sharply.
A British finance expert shows just how difficult it is to build an alternative financial system.
The final declaration of the BRICS emphasises a multipolar financial system. The IMF, the World Bank and the so-called ‘Washington consensus’, on the other hand, are focusing on macroeconomic stability, debt sustainability, climate finance and financial infrastructure.
The IMF, in coordination with the International Development Association, a subsidiary of the World Bank, supports vulnerable economies with concessional loans but demands budgetary discipline.
In contrast, the BRICS’ New Development Bank (NDB) is less demanding on conditionality. By including new members such as Egypt, Ethiopia and the UAE, it is demonstrating its willingness to build a more flexible financing model.
There are also differences of opinion on climate financing : while the IMF/World Bank’s approach is more standardised, Brazil and India find the NDB’s flexibility more suited to their form of development.
When it comes to financial infrastructure, pro-fundamental differences are emerging with the international financial institutions, which are only considering very cautious changes.
The international financial community will be paying close attention to the declarations of the COP 29 and the 11th G20 : will they move towards confrontation or cooperation ?
In the final analysis, trade is less of a problem, as the WTO is supposed to regulate it, although the United States is hindering its normal operation by blocking its dispute settlement appeal body.
To bring the summit, which has so far been the subject of almost 300 press articles and counting, to a close, we’ll take a moment to quote one of them : ‘Will the BRICS format turn from a bazaar into a shopping mall ?"